25. juillet 2021

Quelle utilité pour un pass sanitaire ?

L'idée du gouvernement a été d'obliger les français à montrer patte blanche pour conserver leurs droits constitutionnels.

Le pass sanitaire consiste à se justifier en tout lieu et à tous moments sur leur vaccination (je passe sur l'option de test sanitaire, car elle coûtera 80€ et n'est valable que 2 jours, donc pas crédible).

Cela veut donc dire (entre autres) que :
– Votre identité devra être vérifiée par tout le monde pour authentifier le pass que vous présentez (je crois que le gouvernement à cependant reculé sur ce point non applicable).
– Votre employeur aura à connaître des données de santé vous concernant et pourra même vous licencier sur cette information. Votre corps appartient donc maintenant à l'employeur. Il faudra vérifier l'aspect légal d'une telle entreprise.
– Votre droit constitutionnel d'aller et venir sans être inquiété est conditionné par l'obtention d'un document (le pass sanitaire). Grande nouveauté.

Je ne vais même pas m'étendre sur ces aspects pourtant vitaux à un état de droit. Je veux surtout mettre en perspective le danger sanitaire que représente une telle mesure.

D'une part les personnes vaccinées imaginent à tord être protégées du virus et ne plus être contagieuses. C'est effectivement ce qu'on attend d'un vaccin en général, mais ce vaccin n'a pas une telle propriété. Il a une efficacité de 76 à 95%, qui descend à 60 à 88% avec le « variant delta », hautement contagieux et qui nous vient d'Inde. D'autre part, il n'empêche pas d'être contagieux.

Chacun d'entre nous est donc mieux protégé d'une contamination si son entourage porte un masque que s'il est lui-même vacciné (efficacité de 92% ou de 99% avec un FFP2 ou un FFP3).

La décision du gouvernement consiste donc à retirer une protection efficace (le masque) pour en mettre une autre qu'on sait déjà moins efficace (le vaccin) créant aussi des problèmes liés à la vie privée et la liberté d'aller et venir (avec le pass sanitaire).

Rappelons aussi que la balance bénéfice-risque des vaccin est défavorable aux mineurs (pas le masque).

Je n'ai rien contre me faire vacciner, tant qu'on ne me demande pas de m'inscrire sur Doctolib ou de présenter un pass sanitaire à cause de ça. Mais ce n'est pas une raison pour supprimer le seul machin qui marche un peu : le masque. Masque qui reste efficace avec les autres variants, même ceux qu'on ne connaît pas encore.

La solution intelligente serait d'instruire les gens, les inciter à se faire vacciner et maintenir l'utilisation des masques, seuls garants de nos libertés.

La contamination est déjà sévèrement repartie à la hausse, espérons que les malades seront moins durement atteints cette fois-ci. Car la rentrée sera à nouveau très difficile...

18. juillet 2021

Le 14 juillet d'un enfant gâté

Ce soir, j'entends le feu d'artifice qui est tiré. Nous sommes le 13 juillet, et tous les ans, ma ville, comme toutes les villes de France envoie un feu d'artifice pour commémorer la révolution française.

C'était en 1789, le peuple était monté reprendre le pouvoir au roi (en gros). L'idée a été d'écrire une constitution pour donner des droits au peuple et limiter les pouvoirs de ses dirigeants.

Alors on fêtait la fin de la monarchie.

Et ce soir, il semblerait qu'on célèbre le début de l'État autoritaire.

Oui, car en définitive, si une chose est bien bruyante aujourd'hui, c'est que plus aucune décision importante n'est votée à l'assemblée nationale. Certaines décisions sont prises à Bruxelles, et aujourd'hui, les restrictions de liberté sont prises par Emmanuel Macron lui-même, lui tout seul, grâce à un état d'urgence perpétuel non justifié.

C'est le retour de notre petit roi, l'enfant gâté de la République. Il ne comprend rien à rien. Il ne veut pas comprendre. Il ne veut pas qu'on l'embête. À lui tout seul, il se permet de snober les manifestations (pourtant définies dans Constitution), l'Assemblée Nationale (elle aussi), et même les intérêts du peuples (destructions de lits d'hôpitaux en pleine pandémie, destruction d'acquis sociaux, de l'environnement...), eux-mêmes inscrits aussi dans la Constitution de 1793. Lundi, il a même osé élargir le pass sanitaire à toutes les activités de la vie courante.

Bientôt, il faudra présenter ses papiers avant de rentrer dans un magasin, un bar, un restaurant. Il est bon de rappeler que la carte d'identité n'est pourtant pas obligatoire en France.

Des solutions, il y en a pourtant d'autres. Mais l'occasion était trop belle de pouvoir nous habituer au contrôle permanent.

Ce feu d'artifice, c'est la petite virgule de cynisme. Celle qui nous rappelle que notre président se torche avec la Constitution, avec l'intérêt légitime des Français. Cela nous rappelle que notre État de droit se discloque.

Cet « État sanitaire autoritaire » précède tout juste un État autoritaire...

Aura-t-on droit à un État totalitaire en France ?

Qui allumera le feu d'artifice ce jour-là ?

13. juillet 2021

Le nucléaire

Le nucléaire est l'origine de nombreux débats enflammés, sur la base d'opinions tranchées. Du côté des anti-nucléaires, on a les écolos, Mélenchon, Greenpeace, et du côté des pro-nucléaires, on a toute la droite (donc le PS), De Gaulle, et Jancovici.

LREM j'en parle pas, parce qu'ils mentent tellement qu'on ne peut même pas croire le contraire de ce qu'ils avancent.

Jancovici, c'est pour moi une boussole, et je vais me permettre de paraphraser ici sa pensée, car je trouve qu'il a raison sur ce sujet.

Le nucléaire a 3 principaux défauts. Il produit des déchets nucléaires dont on ne sait pas trop quoi faire, il menace de rayer de la carte des régions entières si un accident se produit, et il utilise une ressource minérale qui finira bien par tarir. La question se pose notamment au sujet de notre autonomie énergétique. Pour autant, ses avantages sont très nets : pratiquement zéro émission de CO2 (mieux que le renouvelable quel que soit le calcul). On peut ajouter à cela que de nombreux projets permettent de diversifier la source d'énergie en réduisant le danger en cas de panne (notamment les réacteurs à sels fondus).

Cela n'en fait pas vraiment une énergie « propre », mais l'avantage, c'est qu'on sait où se trouvent les déchets que l'on produit. Ce n'est le cas pour aucune source d'énergie fossile.

Le CO2 part dans l'atmosphère, et de là, il est impossible à récupérer. Il est la cause du dérèglement climatique que l'on connaît et que l'on observe déjà.

Si on doit choisir entre un déchet qui dure 10 000 ans, mais qu'on sait où il se trouve, et un déchet irrécupérable, qui sera dans l'atmosphère pour les 10 000 prochaines années, ruinant la vie sur Terre dès maintenant. Je sais ce que je préfère.

Le nucléaire est une urgence. Il a ses lourds défauts, mais il est la seule option que l'on a sous la main. On ne peut pas faire la fine bouche là-dessus.

Parce que si demain on demande à chacun de diviser par 20 sa consommation en énergie, ça risque de plaire encore moins.

Je ne dis pas que le nucléaire est la panacée. Mon propos est et restera que la sobriété est la seule issue. Mais le nucléaire permettra d'y arriver en douceur, en arrêtant très rapidement les émission de CO2. Jancovici parle d'amortisseur à la sobriété énergétique.

Le débat sur le nucléaire n'est pas pragmatique, mais purement idéologique. Et j'ai fait le ménage. Je choisis le nucléaire pour atteindre la sobriété en CO2 rapidement et gagner du temps pour atteindre aussi la sobriété énergétique et, pourquoi pas, se passer complètement de nucléaire si l'avenir le permet.
 

14. juin 2021

L'aubaine de l'attaque de Rambouillet

Vous vous rappelez cette actualité ? On l'a oubliée, et c'était pourtant il y a moins de 2 mois.

Un policier avait été tué par un dangereux islamiste radical. Un type armé d'un sac cabas et d'un couteau aurait tué cette femme flic alors qu'elle retournait au poste de police. Le genre de crime qui ne lui laissait aucune chance. Presque un suicide en fait. D'ailleurs, il paraît qu'on parle maintenant de suicide par policier interposé : tout faire pour se faire abattre par un policier armé.

Les islamistes radicaux (parce qu'on ne parle plus simplement de terroristes) sont de moins en moins équipés. En fait, ils commettent leurs méfaits avec des objets qu'il devient impossible d'interdire : couteau, véhicule, coupe-ongle bientôt... ? Au point que faire diversion sur les chaînes d'actualité avec ça devient compliqué. On essaie de faire des informations effrayantes à partir de faits divers, certes tragiques, mais des faits divers.

Cela tombait toujours très bien pour faire diversion sur la loi sécurité globale qui venait de passer. Vous savez ? ce truc fasciste passé par Darmanin, le cheval de troie de Le Pen au gouvernement.

Alors si cet extrémiste radical (pas Darmanin, l'autre : l'assassin) arrivait pendant que la loi sortait, c'était plutôt cool. Ça remettait une couche d'islamisme alors qu'on nous en fourgue déjà jusqu'à la nausée et ça diluait le tragique de la loi sur la sécurité globale, toujours dans l'espoir qu'une actualité chasse l'autre. Sinon, dans le tuyau, on aurait bien eu les mesurettes nuisibles anti-COVID, mais je ne suis pas certain que ça fasse encore vendre des pages de publicité dans l'Express. Alors on essaie de réveiller le démon de l'islamisme radical, sans que personne n'y comprenne rien.

Vous noterez bien qu'on a eu plus de détails sur la « radicalisation » de l'agresseur ou sur sa façon d'entrer en France que sur ses troubles psychiques. Pour bien faire oublier que les actes terroristes qui ont eu lieu depuis le massacre du Bataclan ont été perpétrés principalement par des français. On a même un obsédé sexuel drogué, alcoolique, dépressif et pas franchement croyant qui s'est « radicalisé » juste avant son crime (attaque à Nice).

Encore une façon de nous faire oublier que les actes désespérés sont ceux des personnes désespérées, d'où qu'elles viennent. C'est donc le désespoir qu'il faut combattre, pas le Coran.

2. juin 2021

Les canards ont-ils une vie privée ?

L'autre jour, en regardant des canards copuler sous mon nez, j'ai eu une réflexion philosophique. Peut-être pas d'un très haut niveau, mais je fais avec ce que j'ai.

Vous-même, avez réagi en lisant ma phrase : « copuler sous mon nez ». C'est normal, c'est la nature, et c'est cocasse en même temps, car on imagine bien que je préfère ne pas copuler sous le nez de n'importe qui. J'arrive au propos philosophique. Une grande différence entre les animaux et moi, c'est que mon sens de la civilisation (et de la civilité) m'amène à respecter une certaine pudeur, mais aussi à exiger de mon entourage le respect de cette pudeur.

Mais où je veux en venir ?

J'en arrive sans complexe à aborder les questions de la vidéosurveillance, du viol de données personnelles dont nous faisons quotidiennement l'objet sur Internet, avec nos téléphones, les logiciels de reconnaissance faciale qui traînent, le détail de nos achats, les données innombrables dont se gorgent Youtube, Google, Facebook, Amazon, LinkedIn et Microsoft au prétexte d'améliorer notre « expérience utilisateur », l'accès de la police (même hors enquête) à toute notre vie privée, jusque dans nos navigations Internet avec les boîtes noires et tout ce qui est envoyé aux États Unis parce qu'on ne sait pas le traiter en France, comme les données santé, pourtant dernier rempart à notre intimité.

Je sais, pour nombre d'entre vous, j'enfonce une porte ouverte, car vous savez déjà quel est votre niveau de compromission à certains principes pour accéder à tel ou tel service, bénéficier de tel ou tel confort. Moi-même, j'ai un peu contraint mes principes pour ouvrir un compte bidon sur LinkedIn.

Nous sommes espionnés à un niveau inimaginable. Tellement inimaginable qu'en fait, ça en devient acceptable. On ne peut pas se représenter que des inconnus sachent des choses sur vous-même à ce point. Ils prévoient avant vous vos propres réactions, vos choix ou vos projets, au point qu'ils peuvent vous influencer, comme on l'a vu lors des élections au États Unis.

Et chacun commence à mettres des micros chez nous, sous le nom commercial de Ok Google, Siri, Amazon Echo ou Alexa et même des caméras dans les télévisions et consoles de jeux connectés.

On copule sous le nez de la Terre entière.

Est-ce que ça ne commencerait pas à faire de nous des animaux ?

9. mai 2021

Comment ça se passe pour créer un compte chez LinkedIn

Tout d'abord, faites attention à ne pas proposer une adresse mail dédiée trop voyante. Linkedin@gmail.com vous sera refusée avant même qu'ils n'aient testé l'adresse. Certains services font comme ça, ils refusent qu'on utilisent leur nom de domaine dans l'adresse mail. Et si je m'appelais Monsieur LinkedIn avant la création de leur boîte, c'est pareil. Mais je chipote.

Quand même, je ne le savais pas à l'époque où Pôle Emploi m'a demandé de créer ce compte, mais LinkedIn appartient à Microsoft. Je pense que ma réaction aurait été très différente, et que je j'aurais refusé de créer un compte chez eux si je l'avais su. J'ai toutefois prévenu Pôle Emploi que mon compte avait été créé avec une fausse identité, et je tiendrai bon là-dessus, malgré une relance pour faire un "vrai compte".

J'ai pas besoin d'un vrai compte pour voir passer les annonces et proposer ma candidature en direct. Une boîte qui pose une annonce sur ce site a au minimum une annonce aussi sur son propre site. Et puis même là, y'a pas pléthore d'annonces.

C'est naturellement après avoir créé mon compte que j'ai découvert à quel point LinkedIn était mal classé sur le respect des données personnelles. J'avais beau m'en douter, mais ils sont vraiment très, très mal classés. Pire que Facebook (et Instagram qui appartient à Facebook). Ebay, Amazon et Tinder font figure d'enfants de chœur à côté. Pas grave, je n'utilise pas l'appli pour téléphone. Mais quand même, faut que je surveille ce qu'il fera sur mon PC...

Surtout que s'ils sont connus pour piquer plein de données pas utiles à leur service (ma géolocalisation, mon carnet d'adresses...), il est bon de rappeler qu'ils viennent juste de se faire pirater 500 millions de comptes. Un demi milliard de comptes sont dans la nature (numéro de téléphone, historique et tout).

Merci Pôle Emploi.

Alors pour limiter les dégâts, je regarde un peu les paramètres que je peux désactiver concernant l'utilisation des données personnelles, et là, je tombe sur le Graal :

« Acceptez-vous que nous utilisions votre photo et les informations de votre profil (comme votre nom et votre entreprise) pour personnaliser le contenu des publicités, telles que les offres d’emploi ? »

Franchement, ils sont capables de m'envoyer de la publicité ciblée en fonction de ma photo ? Et ils ne sont pas encore en prison ?

Où va le monde...

5. mai 2021

Pôle Emploi VRP de LinkedIn

Récemment, suite au coup de fil d'un conseiller pôle emploi, on m'a suggéré d'assister à un atelier pour bien utiliser les réseaux sociaux. L'idée était que j'utilise LinkedIn pour chercher du boulot. L'aveu d'échec de Pôle Emploi : ben oui, il y a des offres d'emploi chez eux qu'on n'a pas chez nous.

LinkedIn est un réseau social, un peu comme Facebook, mais orienté sur l'emploi. Un genre de concurrent « gratuit »  à Viadeo, pour ceux qui connaissent.

Ça ne gêne pas trop Pôle Emploi d'agglomérer les offres d'emploi de OuestJobs, Monster, Addecco ou n'importe quel autre site ayant des annonces absente du site Pôle Emploi (amenant à de très nombreux doublons dans les offres), mais pour ce qui est de récupérer celles de LinkedIn : tintin, nada, niet.

Interdit ? Techniquement impossible ? Toujours est-il que pour pallier ce problème, on nous conseille de nous y inscrire, et donc, ils proposent un atelier pour bien réussir à se servir des « réseaux sociaux ».

Par temps de COVID, le seul moyen d'y assister est le « distanciel ». Comprendre : ce sera en « visio ». Si j'ai prétexté ne pas avoir de webcam/micro ne sachant pas où finiront les images de mon portrait, on m'a dit que cela ne poserait pas de problème. Pôle Emploi, m'inscrit donc à l'atelier.

La veille, je suis contacté par une boîte privée, un de ces prestataires morpion dont le seul client est l'agence des chômeurs, pour faire le boulot qu'ils ne font plus tant ils ont dégraissé. Bref, une boîte privée pour faire un atelier en visio. On me demande si je serai bien présent, et on profite de l'occasion pour faire un petit test de connexion. Et là, c'est de drame.

Le prestataire utilise Google Meets. Un service qui exige que j'aie un compte Google. Et je n'en ai pas. Mon interlocuteur m'explique que normalement, j'ai juste à cliquer sur un lien et ça marche. Mon interlocuteur ne savait donc pas que si ça marche chez les autres, c'est parce qu'ils ont tous une session ouverte sur Google.

Pourquoi utiliser ce service ? Mais parce que c'est gratuit pardi ! Et pas besoin de technicien chez eux pour régler les problèmes technique ! Quand Pôle Emploi rémunère des sous-traitants VRP de Google.

Au moins, mon interlocuteur a admis qu'il n'était pas très éthique de me demander de créer un compte sur Google et a accepté que je n'assiste pas à l'atelier. Cela lui évite d'assumer son incapacité à régler un problème technique qui venait de chez eux : l'impossibilité de créer 12 comptes bidons chez Google le temps de l'atelier. L'info est remontée à Pôle Emploi qui n'avait pas trop le moyen de m'obliger.

On a surtout passé l'éponge parce que je n'avais clairement pas besoin de cet atelier pour créer un compte sur LinkedIn. Là où Pôle Emploi a aussi joué le rôle de VRP pour Linked In.

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