Le ... « gauchiste » ?

On me dit souvent que le terme « gauchiste » est clivant. C'est vrai et je l'assume.

En fait, j'aime ce mot considéré comme désuet, mais qui décrit pourtant assez précisément ce que je vois. Selon l'Académie française, est gauchiste ce « qui appartient à l'opposition de gauche ». Je pense qu'aujourd'hui, il est difficile d'être de gauche en suivant les partis officiels de gauche. En fait, si ce gouvernement est de gauche, si la politique qui se prétend de gauche l'est vraiment, alors je me définis dans son opposition, mais en étant « aussi » de gauche.

Et puis aujourd'hui, dire qu'on est de gauche ne veut plus rien dire. « Ah, donc tu votes à gauche ? ». La réponse est délicate, forcément, puisque la gauche est passée à droite, et qu'il m'est donc impossible de voter pour mes idées. Puisque le mot « gauche » a été volé par la politique actuelle, tout comme « républicain » l'a été par la droite, alors je ressors ce mot « gauchiste » qui traînait par terre, dont personne ne voulait, et qui finalement me semble plutôt bien ajusté.

Attention, j'ai tellement d'affection pour ce mot que je le colle sur plein de trucs « d'opposition de gauche », qui ne sont pas nécessairement identifiés à gauche : anarchisme (pourtant parfois de droite), communisme (d'une autre époque à mes yeux), écologie (souvent dévoyée), décroissance (mon préféré), féminisme (pourtant apolitique) et de nombreux autres. Autant de concepts qui n'ont pas nécessairement mon adhésion, mais qui forment la diversité des idées cruellement absente des débats et qui méritent d'être entendus. Ils forment à mon sens le projet de société de demain.

D'ailleurs, je pense que beaucoup d'entre vous seront bien plus gauchistes que moi.

Si vous me croisez et que je vous traite de sale gauchiste, comprenez donc que vous avez toute mon affection !

Publié le 2. mars 2016 par le gauchiste