Politique

Nul envie de vous rebattre les oreilles avec de baratin gauchiste.

La société s'est dépolitisée, affaiblissant la simple opportunité de formuler une opinion argumentée. Résultat : on nous fait passer des lois complètement navrantes et nuisibles sans qu'on bronche. Les politiciens sont à côté de la plaque et n'ont plus aucune culture historique. Les citoyens peinent parfois à se faire une opinion sur ce qui se passe dans le monde.

Ils est question de se poser des questions simples et pointer du doigt certains événements, certaines croyances, et laisser ça mûrir dans votre esprit. Vous deviendrez alors gauchiste à défaut d'autre chose, puisque la politique est sortie du champ de la construction de la nation.

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12. avril 2017

Pourquoi je ne voterai JAMAIS pour Macron

Parce qu'après avoir bossé dans des banques, avoir touché un fric fou de Rotschild, ce type est encore capable de faire croire qu'il a des idées de gauche.

Parce qu'il n'avait aucun programme (allez, une petite page web pour rigoler) après 8 mois de campagne, qu'il ne répond pas aux questions, et fait tout ce qu'il peut pour ne pas dire (trop) de conneries d'ici le vote. Son silence a pour but de ne décevoir personne, sachant que personne ne sait vraiment pourquoi on pourrait vouloir voter pour lui, à part en ayant compris que cet ancien banquier est un libéral sauce Clinton.

Il prétend être anti-système alors qu'il est précisément l'héritier de l'ancien système, en ayant participé à la loi El Khomri dite « Loi Travail », qu'il a été membre de la Commission Attali, et que pour un candidat qui lutterait contre le système, il a été rallié par tous les membres du PS qui soutiennent Hollande, au point de trahir leur engagement à soutenir Hamon. Sa notoriété ne semble d'ailleurs tenir que par l'incroyable (et injuste) couverture médiatique dont il a été l'objet.

Parce qu'il pense qu'on peut encore améliorer la loi travail en allant plus loin (3 millions de personnes dans les rues, c'était pas assez ?). Parce qu'il utilise la novlangue des néolibéraux pour casser le code du travail avec des gentils mots (assouplir les contraintes, libérer le code du travail, flexibilité des emplois...) et a un discours politiquement correct et de langue de bois trop bien rôdé, il nous cache bien trop de choses (son livre s'appelle Révolution : il se fout de nous en plus !).

Parce que sa déclaration de patrimoine est une blague pour laquelle il refuse de se justifier : pour qu'elle soit possible, il aurait fallu qu'il claque chaque jour un mois de SMIC dans des biens sans valeur (sans quoi ils seraient sur sa déclaration de patrimoine), car plus d'1 million d'euros ont disparu.

Parce qu'il devrait gérer un pays dont il ne connaît pas les limites (non, la Guyane n'est pas une île !). Et qu'à 30 ans, je trouve son CV déjà bien garni d'horreurs. J'ai vraiment peur qu'il l'étoffe.

Si arrivait au second tour contre Le Pen, je ne voterais même pas, car les deux sont dangereux.

Un CV un peu plus détaillé sur ce lien.
Quelques phrases cultes : ici et .
Émission censurée sur LCI.

10. avril 2017

Pourquoi je voterai Mélenchon

Aujourd'hui, allez, j'assume. Je vais tenter de vous influencer (car vous le savez, je ne le fais absolument jamais !). Je vais vous priver de votre liberté de penser, 2 minutes, pour vous dire que je voterai Mélenchon, Meluche, Mémé...

Je me doute que ce n'est pas une totale surprise pour tout le monde. Cependant, je dis tellement de mal du système électoral que vous pourriez tiquer. Je vais donc vous en expliquer les raisons.

J'adhère à 80% à son programme (j'inclus dans les 20% restants ce que j'en ignore). Notamment, ses positions écolo (il est le seul à l'être vraiment), sa méfiance dans l'hégémonie des États-Unis, sa vision des problèmes internationaux, il est le seul à aborder la question de la souffrance animale, son projet cohérent de VIème République, sa vision stratégique des force du pays (économie de la mer, souveraineté alimentaire, espace, numérique...), sa priorité donnée à l'éducation, sa capacité à voir les problèmes réels de l'économie (ceux-là même que Macron exploite), un chiffrage solide de son programme (incontesté à ce jour), il assume les limites de l'Union Européenne, il propose une relance par la demande et non par l'offre, il assume les limites théoriques de la croissance, etc.

Son programme est complet et logique. Il n'est pas un ramassis de mesures pour faire plaisir, mais vraiment une vue d'ensemble du système de notre société. Chaque bout de son programme est justifié par les autres.

D'autre part, sur le personnage, il est l'un des rares à avoir vraiment travaillé ailleurs que dans un bureau. Il ne sort pas de l'ENA, HEC ou Science Po. mais a étudié la philo et a enseigné le français. Il fait partie des candidats les plus cultivés que l'on ait.

Ses visions politiques n'ont presque pas bougé depuis 30 ans, et il a quitté le PS pour ça, j'ai vraiment l'impression qu'il est possible de lui faire confiance. Son programme va tellement dans le détail et il est tellement loin des mesurettes des autres candidats que même s'il n'en fait que la moitié, ce sera ça de pris. Et surtout : s'il nous trahissait, la déception serait telle qu'on l'attendrait avec des fourches. Il serait rapidement obligé de quitter l'Élysée en hélicoptère. On ne pourrait vraiment pas lui pardonner. Surtout après avoir dénoncé la trahison de Hollande.

Alors oui, amis gauchistes, j'irai aux urnes en serrant un peu les fesses, parce que j'ai encore quelques 49-3 dans le gosier, mais je voterai pour Mélenchon au premier et second tour de la présidentielle.

Pour ceux qui cherchent à se convaincre, je conseille cette vidéo (2h) de Mélenchon à l'ESSEC (école de commerce) où il aborde des sujets de fond dans le détail. Précisément ce que serait incapable de faire Macron par exemple.

Son site officiel : http://jlm2017.fr
Son blog (nombreuses vidéo) : http://melenchon.fr
Navigation dans le résumé de son programme : http://laec.fr/

30. mars 2017

Le spectre de Marine

La plupart des candidats vous effraient pour vous récupérer.

« Il faut faire barrage à un vote massif du Front National ! »
qu'ils disent tous...

Évidemment, si ces mêmes candidats ne se demandent même pas pourquoi les gens « fuient vers le Front National », ils ne changeront rien à la situation. Alors ils espèrent éviter une dilution des voix, car il est hors de question de revoir leur programme, d'ouvrir un livre d'histoire ou d'économie.

Macron en tête, qui se prétend de gauche alors qu'il part pour remettre une couche d'austérité contre l'avis même du FMI. Rassemblez-vous qu'ils disent tous. Je ne veux voir qu'une tête ! Et ils font des primaires.

Marine Le Pen est xénophobe (pour ne pas dire raciste), sexiste (une femme machiste, ça existe ?), lunatique (car elle change d'avis selon l'actualité), fasciste (Mélenchon a gagné son procès sur ce point), et corrompue (l'UE tente déjà de récupérer son fric). Et il semblerait cependant que pas mal de monde veuille voter pour elle. Grand bien leur fasse. Si elle était élue, que se passerait-il ?

Les relations internationales seraient effectivement un cauchemar, bien qu'elle ne soient déjà pas terribles. Étant chef des armées, on peut imaginer qu'elle agitera des petits démons pour qu'on soit constamment sous le stress d'une guerre à venir, perdant au passage notre discernement. Ça, c'est pour les côtés pourris.

Je ne suis pas encore à faire un état des lieux à la Trump des raisons d'espérer quand même un truc positif. Mais soyons réalistes : sur la situation intérieure, sur les lois, elle ne pourrait pas faire grand chose.

En effet, ce n'est pas elle qui gouverne, mais le premier Ministre et son gouvernement. Les lois sont portées au vote des députés. Et j'ai du mal à croire qu'on aurait une majorité FN à l'assemblée. Pire (ou mieux), n'ayant pas de majorité, le premier Ministre ne serait alors pas FN. On aurait une cohabitation de fait. Elle ne pourrait même pas utiliser le 49-3. Seulement tenter des référendums.

Si Marine était Présidente, elle ne pourrait pas gouverner.

Alors oui, ça me gênerait profondément d'avoir une bouffeuse d'immigrés à la tête de l'État. J'admets le caractère dangereux de lui laisser les commandes des armées. Mais relativisons pour notre santé mentale. Car si un Macron ou un Fillon passait, il aurait une chance d'avoir une majorité, et sur le coup, toutes leurs lois anti-pauvres passeraient. Les cadeaux aux entreprises, les réductions de fonctionnaires, la soumission à Bruxelles et à l'OTAN, tout !

Ne votez pas pour un abruti dans le seul but d'éviter une conne. Votez pour le candidat qui vous représente vraiment. S'il est crédité à 1% des voix ? Seul votre vote y changera quelque chose.

13. février 2017

Ce droit de vote

Depuis tout petit, on me tanne que la France est un pays démocratique et que des gens sont morts en 1789 pour que j'aie cette liberté de choisir mes représentants.

Trois bêtises en une seule phrase. La première, c'est « démocratie ». La seconde, c'est « liberté de choisir », et la 3ème, c'est « représentants ».

La démocratie
Pour être une démocratie, il faudrait que nous soyons un État. Pour être un État, il faudrait que nous soyons un pays souverain. Mais pour être souverains, il faudrait que nous ne dépendions pas d'une autorité supérieure : Bruxelles, l'OTAN, l'OMC... mais au-delà de ça, pour que le peuple lui-même soit souverain, il faudrait qu'il décide de quelque chose.

Liberté de choisir
De quoi avez-vous décidé ces 20 dernières années ? Du Traité Constitutionnel ? Vous avez décidé qui déciderait à votre place ? Combien ont choisi ? 49% des votants ne sont pas contents ? La moitié du pays a-t-elle le droit de décider pour l'autre moitié ?

Le principe du vote est de choisir une fois de temps en temps quelqu'un qui décidera toujours pour vous. Un président décide de la politique internationale à votre place. Un gouvernement décide des lois à votre place. Un maire décide de dépenser vos impôts à votre place. Etc.

On choisit juste de ne plus décider en fait.

Un représentant
Le truc, c'est qu'il ne s'engage même pas à essayer de tenir ses promesses. Vous lui avez donné votre pouvoir, il lui appartient désormais. Un bon truc pour attirer la racaille !

En France, le président de la République a le droit de mentir, de faire le contraire de ce qu'il a annoncé, de dilapider votre argent, de polluer le pays, de vous surveiller, de vous suspecter, de faire des guerres et des assassinats en votre nom sans vous rendre de comptes, sans même que vous le sachiez. Il peut aussi vous enfermer et vous faire taire sans raison (voir l'état d'urgence).

Quand on sait la difficulté que c'est de réunir les conditions pour se présenter à l'élection suprême, quand on sait que tous les candidats n'arrivent là que parce qu'ils ont fait les mêmes études, on est en droit de se demander si voter pour l'un ou pour l'autre changera vraiment les choses... d'ailleurs, si on regarde le fond des choses, comparer Hollande et Sarko, c'est un peu le jeu des différences. L'un est gros, l'autre petit... il s'agit un peu de choisir entre Villeret ou De Funès. Aucun des 2 n'est pris au sérieux... les 2 ont quitté la scène aussi.

Des gens sont morts pour que j'aie le droit de voter ? Fallait me demander avant, j'aurais proposé de pas s'embêter.

10. décembre 2016

Sur la débilité des primaires

La mode est aux primaires. Primaire de la droite, des écolos, de la gauche (l'autre droite donc)... tout ça pour limiter le choix. La mode nous vient des États Unis.

L'idée est qu'on s'est rapidement aperçu qu'avoir différents candidats d'un même parti divisait le nombre de voix entre tous, et ne permettait pas nécessairement d'atteindre le 2nd tour. Donc pour que le combat ait lieu, il fallait forcément un candidat de chaque camp.

Le FN n'étant ni d'un côté ni de l'autre (bien que le Les Républicains s'en rapproche sur de nombreux thèmes), il agite le démon des chaises musicales : les 2 chaises du 2nd tour pour 3 candidats ! La pression est telle qu'on doit absolument choisir le champion de chaque parti pour éjecter le FN de l'équation. Mais avec un effet pervers énorme.

Imaginons une minute un candidat libéral (très opposé à mes idées donc) qui serait « un peu modéré », considérant par exemple que la compétitivité passerait par des salariés en bonne santé, donc soignés. Il proposerait un petit revenu de base pour limiter la délinquance et booster les ventes (version libérale, mais bon, on prend ce qu'on a). Avec ce genre d'argument un peu modéré pour un candidat de la droite, il serait nécessairement éjecté à la primaire.

C'est pourtant ce candidat qui aurait le plus de chance de se faire accepter par le camp adverse. Bon gré, mal gré, on se dirait que ça évite un Fillion ou un Sarkozy, que ce serait ça de pris sur la santé ou l'autonomie, même s'il préfère prélever plus d'impôt sur les pauvres avec la TVA.

Les primaires sont une machine à mettre face à face des candidats que tout oppose. Cela rend clivant le débat, et finalement, si un candidat l'emporte, il sera nécessairement détesté par les 49% n'ayant pas voté pour lui. Il ne sera pas possible d'avoir une opinion modérée pour ces 49%. On choisit deux candidats qui rendent impossible toute concertation.

Tout cela est naturellement très théorique. Car finalement, la machine à voter sert souvent à élire les plus grandes gueules (les débats politiques ne portent jamais sur des visions politiques, mais sur des petites lois explicables en 10 secondes de télévision). Ils sont d'ailleurs capables de se parjurer en cours de mandat.

Bon, je dis ça, mais franchement, sur les 7 de la primaire, je ne vois pas lequel pourrait m'éviter une dépression s'il passait Président.

10. novembre 2016

Trump : la gueule de bois

Pour la première fois de l'histoire des USA, la première dame sera siliconée. Ça risque de faire un gros changement. Oui, c'est horrible. Je parle de cet homme xénophobe, machiste, climatosceptique et donc idiot et ultralibéral qui va prendre le pouvoir de la 1ère puissance économique du monde. Le lobby des armes à feu peut sabrer le champagne. Il va falloir une bonne dose d'optimisme. Donnons-nous donc le mal de chercher un peu d'espoir.

Par exemple, à mes yeux, la calamité est tombée bien avant, quand Sanders a été battu par Clinton. Car finalement, entre les 2 candidats, c'était raté d'avance, Hillary était ligotée (regardez qui a financé sa campagne) et n'aurait en rien changé le système. Elle n'aurait pas changé la condition des plus pauvres. Je ne défends pas Trump hein ! Ce type est le Le Pen de là-bas. Mais regardons cela de près.

Ce type va être aux commandes à la période où les USA vont vraiment quitter leur position de pouvoir (regardez leur économie, comptez leurs pauvres, ça risque de commencer à se voir). Son désir de repli sur soi va peut-être améliorer un tout petit peu les relations avec la Russie, peut-être aussi relâchera-t-il la pression sur certains pays (Libye, Syrie, Irak) car il veut recentrer les forces militaires sur le pétrole (et non les trucs purement idéologiques). Ce type est contre les traités transatlantiques, très bien : il deviendra pote avec la Chine ! Et il veut nettoyer un peu le Congrès et l'administration en limitant le conflit d'intérêts avec le lobbying. Pas de quoi se taper le cul par terre, mais prenons toujours ça.

Quand je pense à la honte de la moitié des habitants du pays quand Bush est passé... et maintenant ils mettent Trump ? On a souvent dit que quand il arrivait un truc (progrès ou catastrophe) aux États-Unis, on l'avait en France avec 20 ans de retard. C'est rassurant. Pas moyen de changer la donne ? Si Sanders avait lutté contre Trump, il aurait certainement gagné. Mais voilà, la plus riche des 2 l'a emporté.

La diplomatie française a su se faire remarquer en hurlant au désastre. Ça va aider quand on aura des trucs à leur demander, c'est sûr. Mais aujourd'hui, j'ai surtout une pensée douloureuse pour le Mexique et Cuba, parce que là, ça va être dur pour eux.

20. octobre 2016

La démocratie participative

Ségolène, l'ex. de François, avait fait sa campagne sur la « démocratie participative ».

Je m'interroge d'autant plus sur ce mot qu'il revient à la mode. On veut de la démocratie participative. C'est vrai quoi, marre de la démocratie qui nous interdit de participer, de donner notre avis.

Nous sommes maintenant tellement habitués à parler avec des mots qui ne veulent rien dire que « démocratie participative » ne surprend même plus. À l'époque où Ségo essayait de battre Sarko avec ça, j'éclatais de rire. Drôle de voir cette femme à l'air présidentiel, gardant son sérieux en disant une telle niaiserie. Mais surtout, effroi de voir qu'elle peut dire ça sans que personne n'en rie ! J'espère au minimum qu'elle sait qu'elle se fout de nous ! Sinon, ce serait pire : on aurait voté pour une idote !

Aujourd'hui, ce mot est repris par de nombreux personnages politiques. Ils ont réussi leur coup ! Déjà qu'on ne savais pas trop ce qu'était la démocratie, maintenant, ça devient une tartuferie.

Effectivement, il est tellement évident qu'une démocratie n'est pas faite pour que les gens y participent... tellement évident que ce pléonasme veut seulement dire que de temps en temps, il serait question de demander leur avis aux Français.

En fait, « démocratie participative » ne veut même pas dire que les gens ont le droit de s'impliquer. Non, ça laisse simplement supposer qu'il est normal de ne demander l'avis qu'à une minorité de Français sélectionnés pour raser et bétonner une campagne et y construire un aéroport dont personne ne veut : même pas Bruxelles. Ça donne le droit de participer à quelques petites idées inutiles, parce que pour les projets sérieux, les politiciens veillent sur nous. On ne sait pas que la loi travail est bonne pour nous ! 3 millions de crétins à défiler dans toute la France... même les députés sont tous crétins. Ils ont décidé démocratiquement entre François et Manu, dans un petit bureau.

La « démocratie participative », c'est comme une verrue, un truc en trop. C'est une excroissance inutile à une vraie démocratie.

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