Décroissance

Peut-on vraiment croître à l'infini ? Problème posé par la croissance et que je conteste. Ce n'est souhaitable si humainement, ni écologiquement. Moins de biens, plus de liens.

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16. juillet 2017

Areva remercie bien Hulot !

Personne n'est passé à côté des annonces de notre ministre de l'écologie (appelé pompeusement transition quelque chose). Nicolas Hulot fait des propositions qui « pourraient » aller dans le sens d'une vie proche de la nature, mais...

Il propose d'interdire purement et simplement la vente de voitures thermiques (essence, diesel, GPL) à l'horizon 2040. L'idée étant de freiner des 4 fers pour ralentir le réchauffement climatique. Évidemment, on applaudit tous. Et si un écolo tel que moi venait à y redire, il serait taxé de ne jamais rien vouloir pour arranger le monde. Sauf que... le transport, c'est bien, mais ce n'est que 14% de l'effet de serre (chiffre 2010). Le numéro 1, c'est la viande (aucune proposition) et l'industrie (que dalle).

Alors oui, 14%, c'est toujours ça de pris, même si on sait que ce chiffre comprend les camions et les avions, pas concernés par ses réformes et hautement contributeurs. Non, pour moi, le hic, c'est qu'on ne règle encore rien.

Par prudence, je devrais attendre d'en savoir plus sur cette idée, mais je viens justement de faire régler ma boule de cristal, et on y voit très clairement : Passer tout le parc automobile en électrique obligera à tripler le nombre de centrales. Tripler la production d'énergie nucléaire. Tripler les déchets radioactifs. Juste au moment où les centrales vieillissantes devraient être remisées.

Évidemment, la volonté de réduire nos émissions de CO2 va dans le bon sens. Mais je continue de penser qu'on pouvait commencer par sortir les gens de leur voiture. Interdire les voitures en ville par exemple, réduire le permis B à des voitures de 1500kg en charge, interdire la production de voitures lourdes qui ne contiennent que 5 passagers (les 4x4 quoi)... Parce que la priorité, c'est aussi d'apprendre à gaspiller moins d'énergie, quelle qu'elle soit.

Et ça, le Hulot, il n'en parle pas du tout. C'est Areva qui doit être contente...

18. mars 2017

Travaille, obéis, consomme

Vous vouliez voter pour Coluche, mais il a retiré sa candidature après que son régisseur meure de 2 balles dans la nuque ? Difficile de choisir parmi tous les candidats de 2017 ?

Il en est un qui se distingue particulièrement avec un programme vraiment tendance : c'est Alessandro Di Giuseppe.

Il a réussi à trouver sans mal les 500 signatures de mères. Il est un prêcheur de l'Église de la Très Sainte Consommation.

Voyez ci-dessous son clip de campagne :

Donc pour découvrir cet honnête « présidictateur », allez sur son site de campagne.

Vous découvrirez qu'il est contre la séparation du MEDEF et de l'État, pour (p)rendre le pouvoir au peuple, un toit pour tous... ceux qui en ont les moyens et plein d'autres grandes réformes !

 

6. mars 2017

Jacques Gamblin au Parlement des écrivains

Billet un peu différent cette fois, puisque je vais me contenter de partager ici cette ancienne vidéo (mai 2016), que j'ai découverte récemment sur le blog de l'escargot vert. Jacques Gamblin nous raconte son sens de l'écologie.

La vidéo dure 23 minutes.

20. février 2017

Réduire sa consommation de gaz

Dans un précédent billet, je vous expliquais avoir grandement réduit ma consommation de gaz à 350 kWh par an. Voici quelques détails.

Un jour alors que j'étais taquin, j'ai laissé entrer chez moi un de ces types qui forcent votre porte pour vous fourguer des abonnements pas cher, en se faisant passer pour « votre conseiller ». Il prétendait pouvoir m'aider à payer moins. Vas-y bonhomme, je veux bien perdre 15 minutes pour te voir essayer.

Le type entre, je lui sors mes factures de gaz, et je lui demande ce qu'il peut faire de mieux. Là, un peu surpris, il me dit que ça ne sera pas facile de me proposer moins cher. Évidemment, la meilleure économie, c'est le gaz qu'on ne consomme pas. Et je suis au taquet. Il est reparti comme il est venu.

Tout d'abord, il faut savoir que dans mon appartement, je n'utilise le gaz que pour l'eau chaude et le chauffage. Je n'utilise le chauffage qu'exceptionnellement (1 jour ou 2 par an en cas de grippe). Cela explique en soi, déjà, une faible consommation de gaz.

Mais partant de là (donc sans chauffer), comment ai-je fait pour diviser encore ma consommation par 6 et donc la facture par 3 (car l'abonnement ne change pas) ?

D'une part, si vous me lisez assidûment, vous savez que j'ai dû réduire ma fréquence de douches pour cause d'eczéma. Mais cela ne fait pas tout. En fait, le miracle vient de l'éclair de génie que j'ai eu en éteignant ma chaudière lorsqu'elle ne me servait pas. Les sites Internet que je consultais prédisaient une consommation annuelle de 18 kWh pour cette petite veilleuse que les anciennes chaudières entretiennent allumée. L'expérience a montré qu'on en est loin : elle consommait bien plus que moi tout entier.

Je m'organise donc pour faire la vaisselle juste après ma douche, de façon à n'allumer cette chaudière qu'une seule fois. On s'aperçoit vite que l'eau chaude n'est jamais vraiment utile pour le reste (se laver les mains, les dents...). Le plus drôle, c'est qu'on vient de me changer cette chaudière contre une autre, plus grosse, plus « écolo », plus « pratique ». J'admets que l'allumage est plus facile. Pour le reste, je ne gagne rien. Je dois même penser à la débrancher avant de m'absenter longtemps, sans quoi elle se rallume après chaque coupure de courant.

Nous verrons à l'usage si son rendement énergétique permet de réduire encore un peu ma consommation de gaz, d'ici 1 an mettons. Mais cela ne se verra pas trop sur ma facture, puisque déjà, pour 1€ de gaz, je paie 1€ d'abonnement, et 1€ d'entretien de chaudière... et on dit que l'énergie est chère ?

16. février 2017

Réduire sa consommation d'eau

Savez-vous que je consomme moins d'eau en 1 an qu'il n'en faut pour produire 1kg de bœuf ou 7 hamburgers ?

En effet, il faut environ 15 000 litres d'eau pour « produire » 1 kg de viande de bœuf, et 2 000 litres pour un hamburger.

Je précise que j'utilise une machine à laver pour mon linge : je ne truande pas en externalisant cette partie de ma consommation dans un Lavomatic. J'admets cependant ne pas compter l'eau (souvent la pluie) permettant de produire mes légumes. Comment ai-je donc fait ?

Première petite habitude que beaucoup pratiquent : ne tirer la chasse d'eau qu'une fois sur 2, ou lorsque la nature de l'ouvrage l'impose (je ne vous fais pas un dessin). C'est une économie intéressante que je réalisais au début de mes mesures. C'est après seulement que j'ai divisé ma consommation par 3.

Tout a commencé alors que je faisais de l'eczéma. J'accusais l'eau, peut-être aussi le chlore de la piscine. Rapidement, je suis rentré à mon équilibre en ne prenant plus qu'une douche tous les 2 jours. Vous lisez donc le blog d'un sale gauchiste. Mais il sera difficile de me faire avaler que se laver tous les jours est une mesure d'hygiène, car moi, je suis plus vivant en me lavant moins. Toute trace d'eczéma a disparu définitivement.

Mais l'économie la plus impressionnante aura été déclenchée par la vidéo « inculture 2 » d'un excellent spectacle de Franck Lepage. Il y dénonce notamment cette aberration consistant à acheter de l'eau en bouteille et tirer la chasse d'eau avec de l'eau potable.

« Nous lavons notre voiture avec de l'eau potable, nous pissons dans de l'eau potable, nous chions dans de l'eau potable, la seule chose qu'on ne fait pas avec de l'eau potable, c'est de la boire. »
Franck Lepage, Inculture 2

Cette vidéo faisait écho à l'habitude d'un ami qui gardait l'eau de sa douche pour la chasse d'eau. J'ai mis cela en pratique : je prends ma douche dans une baignoire en laissant la bonde en place pour garder l'eau. Chaque fois que nécessaire, je prends de l'eau dans la baignoire pour en verser une bassine dans les toilettes. Résultat : une eau légèrement plus trouble dans le fond des WC à cause du savon, et une grande quantité d'eau utilisable pour des grands nettoyages. Pour laver des étagères, mon bac de compost ou pour laver des objets très sales par exemple. J'utilise aussi cette eau pour mouiller des draps en plein été, de façon à faire une climatisation gratuite. Et par expérience, cela ne m'amène pas de froid en hiver (plus il fait froid, moins l'eau s'évapore), cela réchauffe même un peu l'appartement le temps que l'eau de la douche refroidisse. Que des avantages.

Le seul léger inconvénient est que faire stagner de l'eau savonneuse dans une baignoire demande de la laver à chaque utilisation, mais c'est rapide, puisqu'elle a bien trempé !

Cerise sur le gâteau : je pousse aussi le vice jusqu'à mettre dans un bidon l'eau propre inutilisée dans ma cuisine : en attendant que l'eau chaude arrive, ou l'excédent de ma bouilloire par exemple. Je l'utilise pour rincer la salade ou des légumes.

Mes derniers relevés indiquent une consommation de 13,5 m³ d'eau pour l'année écoulée. À ce stade, je ne le fais absolument plus pour les économies, puisque la ville m'offre 20 m³ d'eau (comme à tout le monde). J'ose même dire que l'abonnement étant fixe, moins je consomme d'eau, plus elle me revient cher : facture de 40€ annuels.

1. février 2017

Comment j'ai réduit mes déchets

Une amie étant rentrée de plain-pied dans cette pratique de zéro déchet, je me suis amusé à mon tour à regarder combien de déchets je faisais. Car si ce problème n'est pas essentiel à mes yeux, il n'en est pas moins un paramètre écologique à considérer. Et je vois trop de gens me dire qu'ils ont acheté un truc écolo pour ne pas au moins me poser la question, surtout si c'est censée me faire réfléchir.

Je suis arrivé à 400g/mois sans faire aucun effort. Je me contente de trier mes déchets recyclables, compostables, et je suis quelqu'un qui réutilise beaucoup, qui achète peu. J'aime réparer ce qui peut l'être, notamment, j'ai horreur que l'on jette un vieil ordinateur qui fonctionne encore. Alors je lui trouve un utilisateur.

Depuis, le seul effort que je fais est de venir à la boulangerie avec mon sac plastique. Ça amuse la vendeuse, on en discute... je prévois de quoi stocker tout ce que j'achète sur le marché (comme tout le monde) en réutilisant les boîtes à œufs, mais au-delà de ça, je n'ai pas encore fait de gros efforts. Pour ce qui est de venir dans un magasin avec des bocaux, je crains que Vigipirate ne nous l'interdise. Déjà qu'on me pose des problèmes avec mon sac à dos, un seul problème à la fois.

Mais surtout il y a des efforts qu'on ne peut faire que lorsqu'on a un certain budget. Car les produits premier prix sont tous emballés. Acheter des lentilles au poids se fait dans le rayon BIO et bien plus cher que dans les autres rayons. Donc il existe aussi une limite à ce niveau.

Notamment, lorsque vous voulez sauver des produits en fin de vie, il vous faut les réparer. Toute réparation amène des déchets. Le bricolage est une activité à déchets (ponçage, chute, papier de verre usé, fins de pots...). Donc pousser plus loin ce sport m'amènerait aussi à faire des entorses à ma politique de réutilisation des objets.

D'autre part, je dois admettre que je possède pas mal de bazar et qu'une partie devra immanquablement finir dans une déchèterie un jour ou l'autre. Mais ce bazar, c'est aussi une façon de réutiliser les choses et d'éviter l'énergie grise d'un nouvel achat.

Je me permets donc de paraphraser Coluche, Intellectuel visionnaire du XXème siècle :

« Il suffirait que les gens n'achètent plus rien pour que les poubelles soient moins pleines. »

Lorsque vous jetez un sac poubelle, dites-vous bien que votre participation au réchauffement climatique est proche de 778 grammes de CO2 pour chaque kg de poubelle jeté (*). Je suis donc à environ 3,7 kg de CO2 par an pour mes 4,8 kg de poubelles.

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(*) Ce calcul cache naturellement les microparticules et autres toxiques (acide chlorhydrique, anhydride sulfureux, NOx...), qui ont beau être traités, il en ressort toujours. Il est issu d'anciens chiffres du Ministère de l'Économie et des Finances (2000). Les normes se sont améliorées depuis (normes européennes en 2002). Si vous avez de meilleurs chiffres, je suis preneur.

31. décembre 2016

En flux continu

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais on perd notre autonomie. Je ne parle pas d'être grand, d'avoir une pensée, d'être indépendant, tout ça ; je veux dire que mon action dépend de plus en plus de l'action de quelqu'un d'autre. Et de mon action dépend de plus en plus celle d'une autre personne. C'est confus ?

Imaginez que vous soyez à l'usine. Vous travaillez dans une chaîne de fabrication. Si celui qui est avant vous dans la chaîne arrête, alors vous ne pouvez plus travailler. Et bien cela commence à être pareil dans la vie. En fait, ça devient dramatique sitôt que quelque chose ralentit. Nous vivons à la chaîne...

Par exemple. Le bouchon sur la route. Horrible. On sera à la bourre pour tout. Aller chercher les enfants, faire les courses avant que ça ferme, libérer la nounou, on arrivera en retard à la soirée... juste pour un bouchon. Et je ne parle pas des rares épisodes de neige. Tout devient pressé. Lorsque Christine Boutin avait proposé (sous Chirac) une esquisse du revenu universel, je me rappelle ce qu'elle disait à la radio : elle disait que certains n'arrivaient pas à suivre. Le train s'arrête 1 minute à la gare, les vieux ont du mal à descendre, les autres s'impatientent... pour 1 minute !

Mais il y a pire. Regardez à quoi ressemble l'état du pays quand les pompes à essence sont fermées. Il ne faut pas 48h pour que toute l'économie soit en crise, et avant 1 semaine, l'armée est dans coup, les politiques sont sur les dents, les gens s'engueulent...

On ne demande plus un numéro de téléphone, mais un 06. Parce que comme ça, on peut vous joindre tout de suite, n'importe où. Il est normal que je sois sollicité à tout moment. Mon employeur qui appelle le week-end parce qu'une poussière dans l'engrenage de l'entreprise pourrait devenir un fâcheux problème si on n'agit pas rapidement, la mode du « BlackBerry » pour que les employés soient corvéables en vacances, et pour eux, le plaisir de se sentir indispensable au prix de leur vie privée.

Pour gratter quelques centimes un peu partout, ils nous font des méthodes de management qui scrutent les moindres temps morts au point que les salariés se suicident car ils n'arrivent pas à tenir le rythme...

Et si La Poste ne livrait le courrier que 3 fois par semaine ? Au lieu d'arriver le lundi, la même lettre arriverait le mardi. Ça changerait la face du monde ? Et si les livraisons interurbaines ne se faisaient qu'à vélo ? On est à la minute près ?

Pendant ce temps, les gens deviennent boulimiques de l'urgence : pas de SMS de sa copine pendant 5 minutes et c'est l'enfer, frénésie pour assister à la première de Star Wars (parce que 1 semaine après, c'est moins bien), regardez à quoi ressemble la sortie du nouvel IPhone ou de la Playstation dans les magasins alors que les premiers modèles ont parfois le plus de pannes...

Ne vivez pas en flux tendu, l'usine de la vie peut attendre. Chassez cette angoisse pour vous occuper d'autres problèmes. Prenez le temps d'un thé pour vous reconstruire. C'est urgent.

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