La loi El Khomri est illégitime
Par le gauchiste le 2. août 2016, 8h19 - Justice - Lien permanent
Le principe de la loi est de suivre un précepte moral. Non pas qu'il existe le bien et le mal dans l'absolu, mais ce sont les choix moraux qui amènent la majorité à exprimer ce qui est juste et ce qui ne l'est pas.
Aujourd'hui, il est globalement considéré comme « moral » de respecter la vie humaine, donc ne pas tuer, ne pas faire souffrir, et aussi ne pas voler ce qu'un autre possède. Ces notions ne sont pas évidentes pour tout le monde, un voleur trouvera moral de voler dans certaines conditions par exemple, l'anarchiste cherchera à remettre en question la droit de propriété, et puis les discussions sur l'euthanasie montrent un point de friction sur le droit absolu à la vie. Mais les humains, collectivement, globalement, ont décidé de certaines valeurs morales. Certaines sont plutôt universelles, d'autres ne sont défendues que par un pays par exemple.
Ces valeurs morales se traduisent sous la forme d'une Constitution, qui guide les lois. Un pays peut ainsi adopter une Constitution qui interdit la peine de mort. Alors, aucune loi n'a le droit de condamner à mort quelqu'un.
Le principe de la démocratie est de donner aux lois que l'on applique la légitimité du peuple. Si un peuple tout entier se plaint d'une loi, alors on la changera. C'est notamment ce qui se passe quand les mœurs évoluent. Ainsi, aujourd'hui, on autorise les mariages entre personnes de même sexe, et il y a 50 ans, on autorisait les femmes à avorter. C'est l'évolution de nos principes.
En France, la démocratie a ce lourd défaut d'être limitée à choisir des représentants qui décideront tout à la place des citoyens. C'est en soi un problème, car il est alors impossible de représenter la subtilité des opinions de chacun, tant que le référendum n'est pas systématique pour les questions de fond. Cela pose aussi le problème de confiance qu'inspirent nos représentants.
Aujourd'hui, le gouvernement passe outre ce mince fil démocratique pour imposer une loi dont personne ne veut. Un premier Ministre non élu court-circuite les députés (élus), pour passer une loi rejetée par 70% de la population et presque tous les syndicats.
Que peut-on attendre d'une telle loi ? Qui souhaite cette loi ? Pour quelles raisons ?
Comment peut-on espérer que les français respecteront cette loi s'ils y sont à ce point opposés ? Par la force ? La force est déjà en place avant même l'adoption de cette loi, on l'a vu. Le but est déjà de nous faire taire. Ça promet ! La suite sera de faire des contrôles renforcés sur tous ceux qui refusent la loi : les pauvres qui refuseraient certains postes. Une forme de dictature en somme.
La seule chose que l'on peut prédire, c'est qu'une résistance se mettra en place. D'autant plus facilement que les élus sont en train de perdre tout pouvoir, toute légitimité à voter des lois pour nous. En fait, il perdent leur rôle, leur utilité.