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6. avril 2022

Qui est gaulliste ?

Beaucoup de candidats se réclament du général de Gaulle. Principalement les candidats de droite, fort curieusement. Car le Général refusait toute étiquette politique. D'ailleurs, il a existé un parti gaulliste de gauche.

J'ai fait quelques billets pour défendre l'idée que de Gaulle était gauchiste. Peut-être un peu provocants, mais finalement pas si faux, si on regarde le tableau des candidats à la présidentielle. Sur les 5 candidats en tête, 4 sont à droite, et seul Mélenchon semble défendre un tel programme.

Vous aimez de Gaulle ? Suivez Mélenchon, son programme est collé dessus : sauver les retraites, la sécurité sociale, quitter l'Otan, se méfier du dollar et des USA, programme spatial...

Tous les autres candidats sont des faussaires. Macron le premier lorsqu'il lui rend hommage alors qu'il a mis le FN au gouvernement (Darmanin). Par sa politique, Macron a fait tout le contraire de l'héritage du Général. Il a sacrifié le service public (guichets, retraites, sécu, chômage), est resté dans l'Otan qu'avait quitté de Gaulle, il s'est mis sous la coupe des États-Unis (conspué par le Général), notamment en leur vendant Alstom, mettant en danger toute la filière nucléaire, militaire et civile (grand projet de notre résistant). De Gaulle est à l'origine du programme nucléaire français, avec pour objectif de conserver un maximum de souveraineté, aussi bien énergétique que militaire. De Gaulle se méfiait de l'Union Européenne et n'y est entré que sous la contrainte, là où Macron nous plonge dedans, au point de ruiner toute indépendance de notre pays.

Pire : il prône une Europe de la défense. Partager notre armée avec l'Otan ne lui suffit plus, il veut la partager avec les autres pays d'Europe. Même ceux qui achètent des armes aux États-Unis (comme l'Allemagne par exemple).

Et puis pour le reste, Macron est en train de liquider tout l'héritage des jours heureux de l'après-guerre : retraite, Sécurité sociale, liberté de la presse, nationalisations...

On pourrait redire exactement la même chose des 3 autres candidats : Pécresse, Le Pen et Zemour, à des degrés divers. Mais Macron est le seul à avoir fait la preuve de sa nuisance dans ce domaine (et dans d'autres) pendant 5 ans.

Macron, liquidateur de la République ? Si vous voulez changer les institutions, pourquoi ne pas le faire en changeant de Constitution ? C'est aussi ce que propose Mélenchon. Ça aura l'avantage de ne pas mettre le pays à feu et à sang.

Tout, mais pas Macron.

13. juillet 2021

Le nucléaire

Le nucléaire est l'origine de nombreux débats enflammés, sur la base d'opinions tranchées. Du côté des anti-nucléaires, on a les écolos, Mélenchon, Greenpeace, et du côté des pro-nucléaires, on a toute la droite (donc le PS), De Gaulle, et Jancovici.

LREM j'en parle pas, parce qu'ils mentent tellement qu'on ne peut même pas croire le contraire de ce qu'ils avancent.

Jancovici, c'est pour moi une boussole, et je vais me permettre de paraphraser ici sa pensée, car je trouve qu'il a raison sur ce sujet.

Le nucléaire a 3 principaux défauts. Il produit des déchets nucléaires dont on ne sait pas trop quoi faire, il menace de rayer de la carte des régions entières si un accident se produit, et il utilise une ressource minérale qui finira bien par tarir. La question se pose notamment au sujet de notre autonomie énergétique. Pour autant, ses avantages sont très nets : pratiquement zéro émission de CO2 (mieux que le renouvelable quel que soit le calcul). On peut ajouter à cela que de nombreux projets permettent de diversifier la source d'énergie en réduisant le danger en cas de panne (notamment les réacteurs à sels fondus).

Cela n'en fait pas vraiment une énergie « propre », mais l'avantage, c'est qu'on sait où se trouvent les déchets que l'on produit. Ce n'est le cas pour aucune source d'énergie fossile.

Le CO2 part dans l'atmosphère, et de là, il est impossible à récupérer. Il est la cause du dérèglement climatique que l'on connaît et que l'on observe déjà.

Si on doit choisir entre un déchet qui dure 10 000 ans, mais qu'on sait où il se trouve, et un déchet irrécupérable, qui sera dans l'atmosphère pour les 10 000 prochaines années, ruinant la vie sur Terre dès maintenant. Je sais ce que je préfère.

Le nucléaire est une urgence. Il a ses lourds défauts, mais il est la seule option que l'on a sous la main. On ne peut pas faire la fine bouche là-dessus.

Parce que si demain on demande à chacun de diviser par 20 sa consommation en énergie, ça risque de plaire encore moins.

Je ne dis pas que le nucléaire est la panacée. Mon propos est et restera que la sobriété est la seule issue. Mais le nucléaire permettra d'y arriver en douceur, en arrêtant très rapidement les émission de CO2. Jancovici parle d'amortisseur à la sobriété énergétique.

Le débat sur le nucléaire n'est pas pragmatique, mais purement idéologique. Et j'ai fait le ménage. Je choisis le nucléaire pour atteindre la sobriété en CO2 rapidement et gagner du temps pour atteindre aussi la sobriété énergétique et, pourquoi pas, se passer complètement de nucléaire si l'avenir le permet.
 

26. février 2018

La peine de mort (3) : Pourquoi devrait-on tuer ?

On nous ressert tout le temps la nécessité de tuer les condamnés les plus méchants. Mais pourquoi ?

Doit-on avoir une peine de mort basée sur l'idée de la vengeance ? Vouloir la tête du condamné au sens propre ? La justice doit-elle pratiquer la rancune d'une victime ? C'est certainement cette loi du Talion qui aura transformé le désir de vengeance en nécessité d'une loi pratiquant elle-même cette vengeance. Mais j'en ai déjà parlé, la justice n'a pas le droit de jouer ce rôle.

Ou alors, il s'agirait d'un geste médical : on tue un tueur car c'est dangereux de le laisser. Comme on brûle une verrue, on découpe une tumeur, on arrache une mauvaise herbe. Il s'agirait alors de retirer toute culpabilité à l'accusé : « Il est comme ça et puis c'est tout ». Ce n'est surtout pas ce que souhaitent les victimes, au contraire. Elles veulent que sa responsabilité le cuise dans les flammes de l'enfer, lui coller toute la cause du drame.

D'autre part, on oublie que la loi peut évoluer. Qu'en est-il d'un crime qui deviendrait légal après la mort du condamné ? Par exemple, personne ne souhaiterait aujourd'hui tuer les voleurs, les sorcières ou les avorteuses. Marie-Louise Garaud a été exécutée en 1943 pour ce motif, alors que l'avortement thérapeutique est autorisé en 1955. Pas de pot pour elle !

On peut aussi penser à une loi scélérate qui condamnerait à mort des rebelles tentant de sauver le monde... comme les résistants de la dernière guerre par exemple. C'est ainsi que le Général De Gaulle fut condamné à mort par contumace le 2 août 1940.

Ce serait tellement pratique de tirer un trait pour nettoyer le crime commis. Tuer un criminel sans se poser plus de question que lui. Attend-on d'une société intelligente qu'elle réfléchisse à ses actes ?

20. avril 2017

La campagne illégale de Macron

Tout le monde a lu dans la presse qu'Emmanuel Macron prolongeait sa campagne par une campagne d'appels téléphoniques automatiques.

Si certains sites comparent cela à la campagne téléphonique de Mélenchon, ils se trompent lourdement. Car la France Insoumise ne fait pas d'appel par automate, son site est d'ailleurs transparent sur ce point : on y voit la méthodologie appliquée pour les appels téléphoniques. C'est ce qu'ils appellent le Mélenphone.

En fait, Macron serait plutôt comparable à ce qu'a fait Sarkozy en 2007 avec une campagne d'e-mailing (j'en avais reçu un, je me rappelle les avoir insultés) ou en 2010 par appels automatiques.

Car Macron a choisi la méthode la moins humaine de toutes, celle que la loi interdit et qui consiste à automatiser les appels par un robot qui diffuse un message pré-enregistré. Il prétend utiliser l'annuaire pour passer ces appels, mais cela semble faux : on trouve des appels sur des lignes SFR, ligne pro, portable ou même en liste rouge ! À moins qu'il n'ait l'autorisation expresse des appelés, il n'a pas le droit de passer ces appels. En fait, on peut avec certitude prétendre qu'il n'a aucune autorisation, car sinon, ces appels seraient bien inutiles, puisqu'ils prêcheraient des convaincus.

« Le principe : pas d'appel automatique sans accord préalable du destinataire » (source : CNIL)

Le site de la CNIL est très clair : c'est une amende de 750€ par appel. Compte tenu que Macron prévoit d'en passer 6 millions sur 3 jours, cela fait la bagatelle de 4,5 milliards d'euro d'amende et 5 ans de prison. Il tenait à tout prix à entrer dans le club très fermé de Fillon et Le Pen ?

Il semblerait cependant que la loi plafonne cette amende à 300 000€, donc au point où il en est, il peut continuer : les 5,6 derniers millions d'appels sont gratuits. La somme est tellement faible qu'elle en devient rentable. J'espère au moins qu'elle ne pourra pas entrer dans le remboursement des frais de campagne. Reste la peine de prison...

« Les Français sont des veaux. » Gal De Gaulle

Il n'est un secret pour personne que Macron nous considère comme des veaux, c'est sans doute sa seule étincelle gaulliste. Ce VRP qui veut uberiser la société se comporte comme un de ces commerciaux vautours sans morale ni scrupule qui rôdent au pied de mon immeuble.

« La France ce n’est pas une start-up. » Jean-Luc Mélenchon

Macron est probablement de tous les candidats, celui qui me considère le plus comme une marchandise. Il utilise les méthodes pourries des marchands prédicateurs.

Conseil à tous les autres candidats : portez plainte et faites invalider ses comptes de campagne. Ça lui fera les pieds.

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« Est interdite la prospection directe au moyen de système automatisé de communications électroniques au sens du 6° de l'article L. 32, d'un télécopieur ou de courriers électroniques utilisant les coordonnées d'une personne physique, abonné ou utilisateur, qui n'a pas exprimé préalablement son consentement à recevoir des prospections directes par ce moyen. » Article L34-5 du Code des postes et des communications électroniques.

Et aussi : Article L121-20-5 du code de la consommation.

14. avril 2016

De Gaulle en 2016 (4/4)

Histoire de bien conclure sur la série « de Gaulle était gauchiste », juste une petite trace de son passage dans l'une des constitutions qu'il a écrites (*) :

Préambule de la Constitution de la IVème république :
« Tout bien, toute entreprise, dont l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service public national ou d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité ».

C'est pas l'ennemi de la finance, pourtant, qui écrirait un truc pareil dans la Constitution... aujourd'hui, on en est même vachement loin : on tue la collectivité pour l'ouvrir à la concurrence étrangère. Même l'argent n'est plus géré par l'État (ce sont les banques qui créent la monnaie et la BCE est indépendante) !

Je ne prétends pas que le Général était positionné à gauche de l'échiquier politique en 1945. En fait, cette série de billets est seulement là pour rappeler que la politique a subi un décalage vers la droite libérale. Pas juste un petit décalage, non : tout le bras y est passé. Au point qu'il n'existe plus aujourd'hui de politique car l'argent décide de tout.

Mais il se trouve qu'en essayant d'imaginer de Gaulle voyager dans le temps et arriver en France en 2016, je me suis dit qu'il ferait blêmir la gauche. Celle-là même qui s'agite désespérément pour qu'on la voie se noyer au milieu de cet océan libéral.

« Mon seul adversaire, celui de la France, n’a aucunement cessé d’être l’Argent. » Charles de Gaulle, le 11 décembre 1969

Alors François, si tu prétends être à gauche de ce militaire, il va falloir te remuer un peu (pas seulement les bras). J'espère que t'as mis des cailloux sur ton chemin si tu veux retrouver la vraie gauche.

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(*) EDIT : Erreur de ma part, ce n'est pas le Général De Gaulle qui a écrit cette Constitution. Il a simplement réuni une assemblée constituante qui en est l'auteur. Je remercie D3 pour cette précision.

13. avril 2016

De Gaulle et les USA (3/4)

Être passionné par les États Unis détonnerait sur un CV gauchiste. Mais s'il était notoirement anticommuniste, de Gaulle se méfiait comme de la peste des américains.

La 2nde guerre mondiale
Il voyait très bien le jeu trouble des États Unis pour emmener le monde entier derrière eux. Rien de personnel, bien sûr, même si 39-45 a dû laisser quelques traces. Pendant la guerre, le Général les a travaillés au corps des années durant pour attirer leur attention sur la France libre en dépit de leur « politique vichyste ». Washington pensait effectivement plus profitable pour l'avenir de traiter avec Vichy qu'avec le Général, en qui ils n'avaient pas confiance.

Il savait dorénavant très bien faire la différence entre les intérêts de la France et ceux des États Unis.

L'OTAN
D'ailleurs, il s'est positionné clairement contre l'attitude militaire des américains au Viêt Nam. Le même souci d'indépendance à poussé le Général à sortir la France du commandement intégré de l'OTAN, permettant ainsi de libérer tous les territoires français des forces américaines. Aujourd'hui, la politique est l'exact inverse : revenir dans l'OTAN et suivre les actions armées des États Unis sans trop réfléchir.

L'Europe
De Gaulle était eurosceptique car il était souverainiste. Il se méfiait de la façon hégémonique des États Unis de s'introduire dans la construction européenne. Le Général a mis son véto deux fois sur l'entrée du Royaume Uni dans l'Europe, désapprouvant justement leurs relations privilégiées avec les États-Unis depuis la guerre ; il y voyait une sorte de cheval de Troie américain. Il souhaitait en revanche une « Europe des Nations » qui se déplacerait vers l'est jusqu'à inclure la Russie (avec qui il nouera un partenariat spatial en pleine guerre froide, alors que nous refuserons l'aide des États Unis pour le développement du nucléaire). Ses relations diplomatiques avec la Chine feront aussi partie de son héritage.

Le dollar
Le Général était partisan d'un retour à l'étalon-or car il n'aimait pas le papier. Sa confiance limitée dans le dollar l'avait amené à convertir une bonne partie de nos réserves de dollars en or : c'était encore possible à l'époque. Sarkozy a fait l'inverse en vendant en masse nos stocks d'or pendant les 2 mois qu'il était au budget, juste avant la flambée du cours (20% de nos stocks quand même).

Ce que combattait de Gaulle, ce n'était pas tant le principe d'une économie de marché « capitaliste », encore très basée sur l'industrie à l'époque, mais bien le libéralisme sans frontières. Ce libéralisme qui pourrit aujourd'hui le monde.

Nous conclurons cette série demain en voyant à gauche de quoi était de Gaulle.

12. avril 2016

De Gaulle : son CV (2/4)

Après l'article d'hier, nous allons voir maintenant pourquoi les actions du Général ont été dans la ligne droite de ce que le pire gauchiste n'oserait même pas espérer aujourd'hui.

Attention, j'ai vraiment résumé, condensé et tassé son CV...

  • Droit de vote des femmes (sans doute le seul qui ne soit pas remis en cause aujourd'hui) ;
  • Nationalisations en série en vue d'améliorer le service (on fait le contraire aujourd'hui) !
    - Énergie : charbon, EDF, GDF, « combustibles minéraux » ;
    - Assurance : 34 sociétés ;
    - Banques : la Banque de France, Société Générale, Crédit Lyonnais et les 2 ancêtres de la BNP (appartenant aux 200 familles les plus riches) ;
    - Transport : Aviation (formation d'Air France), SNCF, RATP, naval (Compagnie générale transatlantique) ;
    - Entreprises d'armement ;
  • Sécurité sociale avec plein de trucs dedans :
    - Retraite avec la CNAV ;
    - Maladie avec la CNAM (remboursement à 80% des soins réguliers) > monopole rendu obligatoire ;
    - Famille avec la CNAF (allocations familiales) ;
  • ANPE : mise en place d'une assurance chômage ;
  • Introduction dans la Constitution de :
    - Égalité homme-femme ;
    - Droit d'asile ;
    - Droit de grève ;
    - Droit à l'emploi ;
    - etc.
    - La Nation garantit le repos et les loisirs et la sécurité matérielle ;
  • 9 référendums nationaux à son actif sur les 14 réalisés en 150 ans (c'est un anarchiste ou quoi ?).

On pourra aussi parler de la dévaluation de la monnaie qui n'est pas trop néolibéral dans le style (on en reparlera) et l'arrêt des travaux forcés en Afrique qui pourrait passer pour une mesure progressiste à cette époque, entre autres mesures.

Il est difficile de chipoter sur les raisons qui l'ont à ce point poussé à mettre en place un programme aussi lourd, que beaucoup taxeraient de « communiste ». Parce que là, (presque) tout est nationalisé et (presque) tout ce qui est social est apparu. Tout ça même lorsque l'économie était en ruine (juste après la guerre) !

Une bonne partie de ce programme a vu le jour grâce au CNR mis en place par le Général. Conseil qui intégrait les principaux partis politiques, syndicats et mouvements de résistance.

À chacun de voir s'il considère que ce programme est passé parce que la résistance qu'il a nommée était gauchiste (faites parler l'histoire), ou si c'est parce que la « droite » de l'époque était gauchiste elle aussi, comme de Gaulle. Quoi qu'il en soit, le Général a manifestement un CV de gauchiste.

Quand on sait que de Gaulle était anticommuniste, ça bouge un peu les repères !

Demain la suite, sur l'atlantisme du Général.

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