La collapsologie ou comment regarder le monde mourir

Pas trop déprimés par le titre ? Un peu quand même ? Mon billet précédent vous expliquait que certains éléments laissaient à penser que le monde tel que nous le connaissons ne pourra plus exister d'ici peu. En fait, terminer le siècle en cours sera déjà une gageure. Il existe une discipline qui étudie tout ça : la collapsologie.

En partant d'études et de chiffre très sérieux, on met en perspective l'avenir de l'humanité. On rappelle que la réalité dépasse souvent les pires prévisions faites par le GIEC, on rappelle que la fin de notre civilisation n'est pas un avenir « lointain », et on part du principe qu'un homme averti en vaut deux.

Bref, ce n'est pas à eux que vous ferez croire que les bus électriques peuvent sauver le monde. Ils vous expliquent au contraire qu'ils en mènent la fin. On parle même d' « effondrement de notre civilisation ».

On vous explique que l'humanité pourra subsister, mais différemment. Que l'énergie sera limitée, au point qu'on ne pourra plus se permettre d'utiliser du pétrole pour faire pousser des céréales, climatiser un appartement, partir en vacances ou faire tourner des bolides sur un circuit. Se soigner sera peut-être très compliqué, aussi, s'il devient impossible de trouver les ressources en énergie nécessaires à la production des médicaments, à leur distribution, à l'imagerie médicale.

Et puis c'est bien de rappeler aussi qu'aujourd'hui, on utilise de l'énergie simplement pour extraire... de l'énergie. Le monde est bien niais !

Il est bon aussi de rappeler qu'il est une aberration thermodynamique d'imaginer stocker le CO2 que l'on produit. Car stocker le CO2 demande de l'énergie et amènerait alors à produire du CO2.

Ces personnes qui abordent la collapsologie ont un discours assez noir, et malheureusement très réaliste sur la fin de notre ère. Ils ne prédisent pas l'avenir : ils sont incapables de dire quel événement renversera le monde : famine, guerre ou autre. Mais ils dessinent l'impasse dans laquelle nous sommes, ils nous montrent le mur et nous enjoignent à ralentir le rythme, pour éviter de nous le prendre trop vite.

Ils ne sont pas décroissants, mais ils expliquent que nous allons décroître, bon gré, mal gré : en richesse, en confort, en population, en énergie, en tout.

Je vous recommande le visionnage des conférences de Vincent Mignerot sur le sujet. En voici une très intéressante. Il part de la création du monde pour nous aider à comprendre où nous en sommes actuellement. On y apprend au minimum beaucoup de choses.

 

Commentaires

1. Le 13. juillet 2020, 10h10 par siragm29

Que vont devenir les enfants que nos petits enfants auront "peut-être" un jour ???
Ça me "bouffe" le cerveau !

2. Le 13. juillet 2020, 4h56 par le gauchiste

Il est clair que ce n'est pas évident de voir comment rebondir avec ce genre d'info. Il faut tenir les gens informés. Ça semble peu, mais c'est le seul moyen de mobiliser. Mon idée est que les mentalités évoluent, pas assez vite à mon goût, mais ça marche. Les gens sont vraiment sensibles à ces problèmes. Reste à ce qu'ils tombent sur les vraies infos et ne tombent pas dans le piège du 4x4 électrique qui sauvera la planète.

Il faut aussi garder à l'esprit qu'on ne peut convaincre tout le monde pour ne pas s'épuiser. Ce serait contre-productif.

3. Le 7. septembre 2020, 9h13 par doc folamour

Salut mon vieux gauchiste!

Tu sais quoi? Moi qui diffuse des infos écolos depuis des années, j'ose à peine partager les vues des collapsologues car faire flipper les gens, après les avoir fait culpabiliser, c'est pas évident. Mais ce que j'ai retenu des vidéos de Pablo Servigne, c'est qu'on peut/on doit, au niveau local commencer à créer des alternatives et de la solidarité. Il me semble aussi que si le pouvoir laissait un peu de marge de manoeuvre "aux gens", pas mal de changements pourraient subvenir. Car le sentiment que la catastrophe est là est de plus en plus présent et pressant dans leur tête, à cause notamment des étés caniculaires à répétition, ou des incendies en Australie ou en Amazonie.

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