Les valeurs chrétiennes
Par le gauchiste le 29. août 2016, 7h26 - Société - Lien permanent
On entend souvent parler des « valeurs chrétiennes » de notre pays, voire de notre continent.
On en parle quand il est question de le faire entrer dans le traité constitutionnel européen (Benoît XVI en 2007), mais aussi en France, lorsque l'on souhaite décider de lois (Éric Ciotti en 2016).
S'il est clair que les questions de laïcité réapparaissent constamment à la surface, liés à un choc des cultures entre une « tradition judéo-chrétienne » et une implantation solide de l'Islam en France, est-ce que notre histoire a quelque chose à faire dans notre Constitution ?
Oui, nous avons des racines judéo-chrétiennes, et avant ça, nous avions une culture païenne. Merlin l'enchanteur encore très présent dans les esprits et dans la culture littéraire et cinématographique est (selon certains) enterré en Bretagne.
Est-ce que cela veut dire qu'il faut le graver dans le marbre ? Qu'est-ce que le Français ou l'Européen moyen est censé faire de cette information ? Mettre des caméras de vidéosurveillance autour du Lac pour protéger la fée Vivianne ? Imposer le poisson à la cantine le vendredi ?
On peut aussi mettre dans la Constitution que l'eau mouille et que le feu brûle. C'est vrai et toute notre culture populaire est basée là-dessus. Mais cela n'en fait pas un élément pertinent pour ce qui est d'écrire des lois. Sauf s'il était question d'interdire l'eau sèche (en poudre ?) ou le feu froid (qui mettrait les pompiers au chômage).
Vouloir tenter de mettre notre histoire dans la Constitution, c'est inutile, mais cela semble stigmatiser tous ceux qui n'ont pas cette histoire. Être de culture judéo-chrétienne deviendrait alors un ordre Républicain à l'opposé de la liberté de conscience.
Et puis surtout, ce serait oublier bien vite que l'Islam est déjà dans notre culture depuis plusieurs générations, sous différentes formes. Ce serait oublier que nos valeurs ne sont pas seulement chrétiennes, et qu'elles ont le droit d'évoluer.
Je souhaite un État laïque. Car c'est le seul moyen de foutre la paix à tous ceux qui ont une conscience religieuse. Selon moi, la religion est une idée, un projet comme un autre. On y adhère ou pas, ou juste un peu. Ce n'est pas en enfonçant les clous de notre « culture religieuse » dans la loi qu'on gagnera en liberté !
Commentaires
Mais de quel islam parle-t-on ? Ce n'est pas l'école malékite qui pose problème, mais le salafisme de type djihadiste. L'islam est pluriel et c'est une ultra-minorité qui n'accepte pas l'état laïque et qui malheureusement, gagne du terrain au Proche-Orient, au Maghreb et en France.