Écologie

Un gauchiste est forcément écolo, sinon, c'est qu'il n'a rien compris. Il est question dans cette catégorie de tout ce qui concerne notre espace de vie : nature, eau, air.

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29. septembre 2016

Écolo jusque dans les e-mails

Envoyer un e-mail consomme de l'énergie. C'est évident, puisqu'on utilise un ordinateur pour les consulter et que ces ordinateurs fonctionnent à l'électricité. Mais ces e-mails ne consomment pas tant PENDANT que vous les consultez que tout au long de leur vie.

Un e-mail, lorsqu'il est envoyé, consomme de l'énergie pour échanger des informations entre plusieurs serveurs, pour trouver le destinataire, transférer les données, mais aussi simplement être stocké.

Avant même de lire un e-mail, vous consommez donc de l'énergie. Parmi les quelques conseils de base que l'on peut donner pour économiser de l'énergie lors de l'envoi de mails, en voilà trois :
– Limiter le plus possible la taille des pièces jointes aux mails. Notamment, on peut citer les photos qui n'ont pas besoin d'être en haute définition, souvent larguées à la taille d'origine (3Mo). Mais parfois aussi la signature comportant une image. Cette image étant envoyée à chaque mail mérite toute notre attention, pour qu'elle ne soit pas trop volumineuse.
– Éviter de mettre en copie n'importe qui. Envoyer un mail à 30 personnes quand seulement 3 personnes sont vraiment concernées est l'assurance de consommer 10 fois trop d'énergie. Je me bats depuis des années contre ces blagues virales, composées de pièces jointes souvent volumineuses (des powerpoint en général) et qui ne grandissent personne.
– Préférer le stockage des e-mails sur son propre PC plutôt que sur un serveur. Ce qui veut dire : préférer utiliser un client de messagerie sur son PC plutôt qu'utiliser un webmail. Effacer tous les mails du serveur qui n'ont pas besoin d'y rester. Ces serveurs consomment énormément d'énergie, tant pour leur fabrication que pour leur utilisation.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous conseille ce lien qui nous apprend plein de choses sur le bilan carbone des e-mails. On y apprend notamment qu'envoyer un e-mail de 1 Mo à 1 personne consomme globalement 25 Wh, soit presque 1h30 de lampe basse consommation, soit 6g de pétrole.

12. août 2016

Autorisations des substances toxiques

Aujourd'hui, ne peut pas vendre des semences ou des plants qui veut. Pour en vendre, il faut qu'une graine n'appartienne à personne d'autre.

Les semences inscrites dans le « catalogue officiel des espèces et variétés », sorte de dépôt de modèle sans recherche d'antériorité, sont celles qui sont autorisées à la vente. Mais si vous n'êtes pas inscrits dedans, alors votre végétal est interdit à la vente.

Si vous faites une sélection naturelle de tomate, alors vous ne pouvez la vendre sans l'inscrire dans ce catalogue. Comptez 6 000€ pour y inscrire une céréale. Cette autorisation est limitée dans le temps et doit être renouvelée chaque année (encore 2 000 €). Par chance, il est encore autorisé de les faire pousser sans autorisation, on a aussi le droit de les donner ou de les échanger.

À l'inverse, lorsque vous utilisez une nouvelle substance chimique dans un produit industriel, tant qu'on ne vous l'a pas interdite, vous pouvez continuer à l'utiliser et la vendre. C'est par exemple le cas du bisphénol A, des phtalates, nanoparticules et de toutes les substances cancérogènes, ou perturbateurs endocriniens que l'on trouve dans les plastiques et contenants alimentaires.

On a donc d'un côté la vente de plantes millénaires soumise à autorisation, et la chimie parfois reconnue toxique autorisée par défaut, avec tous les efforts du lobbying pour en empêcher ou retarder l'interdiction.

C'est ainsi que l'amiante a été autorisée encore 40 ans, après qu'elle soit reconnue toxique.
C'est ainsi qu'on n'arrive pas à interdire le tabac alors qu'il est reconnu toxique depuis bientôt un siècle et qu'il tue 6 millions de personnes chaque année dans le monde.

Et en face, Kokopelli est obligé de tricher pour vendre des variétés de plantes anciennes...

5. août 2016

Comment éviter les Kalachnikov en ville ?

Il n'a échappé à personne que parmi l'arsenal dangereux des méchants terroristes, le plus connu était le fusil mitrailleur russe AK-47, surnommé « Kalachnikov », du nom de son inventeur.

Cet instrument de malheur a la propriété de nuire d'autant plus qu'il est utilisé dans des lieux où il y a du monde. Il s'est notamment fait connaître lors des attaques terroristes, à chaque fois dans des centres-villes.

Après une rapide recherche sur Wikipedia, j'apprends que cette arme pèse un peu plus de 5 kg chargée, et mesure 87 cm. Chacun comprendra qu'il est plus simple d'utiliser une voiture pour la transporter sur de longues distances. Surtout s'il s'agit d'être discret et rapide. Notamment, atteindre le centre de Paris depuis le périphérique sans voiture avec cette arme sur le dos aurait l'inconvénient (pour le tueur) de le rendre très repérable avant même qu'il n'atteigne sa cible. L'avantage (pour la police) serait indiscutable pour ralentir la fuite d'un tel tueur, s'il n'avait pas de voiture (je l'imagine bien attendre son bus).

Admettons quelqu'un de très méchant et qui court, ça lui prendrait quand même près d'1h pour entrer ou sortir de Paris à pied avec ce genre d'arme sur le dos.

Donc pour plus de sécurité, je vous propose cette idée géniale qui économisera les « forces de police » : interdire les voitures en ville, purement et simplement. Pas juste celles d'avant 1997, non : toutes les voitures !

Sans compter que mine de rien, les voitures sont des armes mortelles qui pèsent de 1 à 2 tonnes (et je ne fais même pas référence au terroriste de Nice), prennent une place folle sur la chaussée, font du bruit, polluent l'air, causent le réchauffement de la planète et tuent directement en France entre 3 et 4 000 personnes chaque année. En fait, depuis les années 60, elles ont tué plus de Français que Hitler et ses sbires.

Cette solution aurait l'avantage de sauver potentiellement 48 000 personnes de problèmes respiratoires, de développer le cyclisme et ainsi réduire les frais de santé, améliorer la vie de tous les piétons, sécuriser les parcours pour les enfants... Sans déconner, essayez d'imaginer l'absence totale de bruit de moteur en ville. C'est énorme !

Bon, et puis quand même, ça compliquerait aussi vachement les massacres avec ces satanées Kalachnikov...

J'ai des idées géniales pour sauver le monde, quand vous voulez !

6. juin 2016

Changer de planète

Ça fait bien 3 mois que je dois faire le ménage. Mes amis disent que ça sent un peu fort en venant chez moi. C'est vrai que je n'aime pas moi-même sortir de la douche et sentir des restes de pizza me passer entre les orteils.

Non, mais parfois, je fais attention, je ne suis pas si crade que ça. Juste que là, depuis 3 mois, c'est pas terrible. En fait, il y a 3 mois, je pensais déjà que le ménage s'imposerait bientôt, mais ce n'était pas le bon moment. Je n'avais pas trop le temps. Et puis après tout, il n'y avait pas d'urgence, je suis le seul à habiter ici, c'est moi que ça gêne. C'est pas 3 nouilles collées sur la table qui me transformeront en horrible souillon. Elle est où la limite entre propre et pas propre ? Je me lave, donc je suis propre. Rien à voir avec les moisissures de la salle de bains.

Quand il y a trop de miettes sur la table, je les pousse pour manger où c'est propre. Et puis je fais bien la vaisselle avant de manger : c'est pareil ! Sauf le jour où j'avais plus d'eau chaude, l'œuf séché ne se lavait pas trop bien. Mais j'ai des assiettes en carton dans un coin pour les jours difficiles.

En fait, ces derniers mois, j'ai utilisé toutes mes assiettes en carton. D'où l'intérêt des pizzas : pas besoin d'assiette ni de couverts ! Mais là, j'avoue que ça commence à être infernal. Je ne peux même plus aller sur le canapé sans risquer une inattendue tâche de ketchup.

C'est pourquoi j'ai pris une grande décision : changer d'appartement ! Ce sera plus simple que de tout nettoyer.

Pareil pour la vie sur Terre : quand on aura tout saccagé sur place et qu'on ne supportera plus nos ordures, il n'y aura qu'à coloniser une autre planète... une autre ?

Sauf qu'il n'y a pas d'autre planète (1) !

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(1) Nous n'avons pas aujourd'hui le début de la première connaissance qui nous permette de voir où quand et comment on pourrait migrer sur une autre planète. Nous ne savons même pas dans quelles conditions nous y vivrions, mais dans le meilleur des cas, nous regretterions notre ancienne porcherie terrestre. Par contre, on sait très bien à quoi peut ressembler la fin du monde connu : quand, comment, où, dans quelles conditions... Quel que soit l'effort à fournir pour sauver notre Terre, il est mille fois plus facile que celui à fournir pour changer de planète, ce qui serait impossible à faire à temps.
 

25. avril 2016

Les pauvres sont tous écolos

Même si ce n'est pas nécessairement par conviction, les pauvres sont écolos.

Prenons par exemple un riche qui serait sensible à l'écologie, et comparons-le à un pauvre, même pas nécessairement sensible au-delà de ses moyens.

Le pire élément d'un bilan carbone est généralement les voyages en avion. Le pauvre n'en fera aucun, le riche fera au mieux attention, mais prendra l'avion de temps en temps. En fait, le riche risque même de prendre l'avion pour son boulot (mais il vous dit qu'il n'a pas le choix !). La comparaison pourrait se limiter à ce seul point tant le bilan carbone de l'avion est désastreux. À titre d'exemple, le bilan carbone d'un français est d'environ 10t de CO2 / an (déjà élevé). Un simple trajet en avion représente entre 0,3t (Paris-Marseille éco) et 17t de CO2 (vers l'Australie classe affaire). Il est donc très facile de doubler son bilan CO2 avec un simple trajet en avion.

Mais continuons, juste pour le sport.

Le pauvre achètera peu de viande (car souvent plus chère) dont le bilan carbone est lui aussi catastrophique. Le riche habitera nécessairement une maison ou un grand appartement. Il est bien plus coûteux de chauffer 120m² que 30m². Et encore, certains pauvres (dont moi) ne se chauffent simplement pas.

Après on peut comparer la voiture. Le riche écolo achètera une voiture peu consommatrice, mais le pauvre, s'il a une voiture (donc pas le plus pauvre) aura une vieille voiture plus polluante (reste à vérifier si une vieille Clio pollue plus qu'une Audi récente), certes, mais dont l'énergie grise lui est largement favorable. Aussi, il l'utilisera peu pour l'économiser ou à cause du prix du trajet.

Après, il faut être clair sur autre chose : la plupart des riches travaillent et la plupart des pauvres ne travaillent pas ou peu. Et le travail est consommateur de ressources : électricité, transports (au moins pour aller travailler, et pour les missions si on est bien payé, parfois même loin), locaux, puis dans de nombreux cas, production de biens matériels. Au pire, on pourrait reprocher au pauvre de les acheter (oui, c'est vrai, ça, les pauvres, arrêtez d'acheter des trucs !)... justifiant ainsi parfois l'emploi du riche. Mais même là, les riches achètent aussi des produits, eux aussi très polluants (notamment dans la technologie). S'ils ne les achetaient pas, ils n'auraient pas d'intérêt à être riches...

Et on dit que les pauvres sont une charge pour la société...

Cet article semble mettre en avant que les ressources matérielles ne sont pas les seules responsables, les pauvres seraient très sensibles à la pollution.

Autre article plus copieux et aussi très intéressant, qui tire cette fois sur les riches qui ne donnent pas l'exemple.
 

6. avril 2016

J'ai acheté une voiture écologique

Il est assez difficile en général de décréter qu'un bien est ou non « écologique ». D'une façon générale, je serais tenté de dire qu'acheter un bien n'est jamais aussi écologique que NE PAS acheter ce même bien, car sa fabrication consomme de l'énergie grise.

Vous achetez une Toyota Prius, moteur hybride super écologique avec une consommation de 5 litres aux 100km ? C'est pas écologique. Moins écologique que de louer une voiture quand vous en avez besoin, que d'acheter une voiture d'occasion et payer ses réparations, que d'user jusqu'à la corde votre vieille voiture, que de faire du vélo ou prendre le bus.

Évidemment, c'est plus écologique que d'acheter un 4x4 (même si tout le monde n'est pas d'accord sur ce point). Mais si on va par là, beaucoup de choses sont écologiques...

Selon les sources, l'énergie grise d'une voiture coûte environ 18 à 35 000 kWh, soit 200 000km parcourus par la voiture, 2/3 de son utilisation... c'est certainement très différent d'une étude à l'autre, mais ces chiffres donnent un ordre d'idée de la stupidité du geste « écologique » d'acheter une voiture : avant même de rouler, on a consommé énormément d'énergie.

Il faut savoir que les anciennes voitures étaient moins énergivores à produire car elles n'avaient pas d'électronique. D'ailleurs, elles se recyclent mieux pour la même raison. De plus, elles sont faciles à réparer et ne consomment pas tant que ça si vous en prenez soin. Il m'arrive encore de descendre en-dessous de 5 litres / 100km avec une voiture essence qui a 25 ans.

Si vous voulez une voiture, achetez-en une. Mais ne venez pas dire que c'est écolo, quelle que soit la voiture.

31. mars 2016

Qu'est-ce que « l'énergie grise ? »

On parle tout le temps de produire, acheter et utiliser des trucs écologiques. Acheter le tout nouveau portable qui consomme moins et a une autonomie prolongée, remplacer toutes ses ampoules à filament par des fluocompactes, puis à nouveau par des ampoules à LED. Remplacer la vieille télé par une neuve qui consomme moins, etc.

On oublie généralement l'énergie qui a été nécessaire à la production d'un bien, mais aussi à sa destruction / recyclage.

La fabrication nécessite de la matière, mais surtout de l'énergie pour transformer la matière, la transporter, pour réaliser l'emballage et pour la promotion du produit, le transport du produit fini. N'oublions pas les infrastructures de stockage, le rebut pour les produits ratés... ça fait rapidement beaucoup de ressources avant même d'utiliser un produit.

Sachant qu'à la fin de sa vie, il faudra aussi le reconditionner : transport et stockage des produits, séparation des composants puis transport et recyclage des matériaux lorsque c'est possible (et ça ne l'est pas toujours, loin de là).

L'énergie grise, c'est tout ça. Toute l'énergie que coûte un produit en-dehors de son utilisation est prise en compte.

Par exemple, avant même de rouler, un 4x4 de 2 tonnes bardé d'électronique est plus polluant que n'importe quelle voiture des années 80, même après qu'elle ait roulé 200 000 km !

Autre exemple, la fabrication d'un ordinateur coûterait 4 fois plus d'énergie que celle qu'il consommera tout au long de sa vie (bilan CO2 ici).

Si on prend en compte cette énergie grise, le seul critère « écologique » qui subsiste est la longévité d'un produit. D'une part, parce qu'il est robuste, d'autre part, parce que vous le réparez autant que possible. Il n'est pas simple de comparer à chaque fois s'il est « écolo » d'acheter un nouveau produit sobre en énergie plutôt que de continuer à utiliser l'ancien. Mais dans ce domaine, l'achat compulsif est toujours une erreur.

Mais il est certain que le produit dont on se passe est le plus écologique de tous.

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