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23. mars 2020

Intérim : le parrain (3)

Je vous ai raconté les mésaventures de Julie avec son agence d'intérim. Rien de catastrophique, non, juste un petit exemple de pratique douteuse qu'on rencontre parfois. L'agence a d'abord menti à Julie sur le poste pour ensuite lui soutirer de l'argent sous des aspects de bonne foi.

Les éléments décrits dans mon précédent billet, outre le fait que l'agence aurait dû demander l'autorisation explicite écrite de Julie, n'apparaissent même pas dans le contrat de travail. Quel contrat de travail ? Celui qui est au dos du machin qu'elle a signé après avoir terminé le boulot.

Bah oui, on n'attend pas la paperasse pour bosser, sinon on n'est jamais pris ! Mais quand même le contrat, pour la beauté, je voudrais vous le montrer...

Ce simple dos de papier A4 (format lettre) est écrit en gris clair, avec des caractères d'une taille absolument illisible. Moi, avec mes lunettes, je ne le lis pas. Désolé. Surtout que soyons clairs : c'est l'autre côté du papier que l'on signe, on pourrait ne même pas comprendre qu'il y a un truc à lire ici...

Ça sent fort la malice tout ça.

Et vous, vous faites confiance à votre agence d'intérim ?

22. mars 2020

Intérim : le parrain (2)

Julie, qui vient de terminer son contrat d'intérim ne sera payée que le 15 du mois suivant. C'est comme ça. Parce que dans l'intérim, la boîte fait de la trésorerie sur le dos des chômeurs. Celui qui bosse a intérêt à être prévoyant. Elle attend donc les 3 semaines qui suivent la fin de sa mission pour aller chercher son salaire.

On lui présente la feuille de salaire, un peu sèche à son goût. Le contrat indiquait 20h de travail, mais elle en a fait plus, sur la demande du client. Ces heures ont-elles été prises en compte ? Va-t-elle tomber dans un vortex de responsabilités entre le client et l'agence ? Apparemment non, le nombre d'heures est bon. Mais pas le salaire. Le contrat ne contient pas la prime de précarité ni les congés dus. Cela représente quand même 20% du total, c'est pas rien. En scrutant, elle découvre qu'une somme est soustraite à son salaire : « mise en CET ».

Le CET est un « compte épargne-temps ». C'est un compte que l'on peut ouvrir sur l'accord du salarié pour y mettre de l'argent et qui peut passer d'un employeur à l'autre. Sauf qu'à défaut de donner son autorisation, elle n'a même jamais été prévenue de cette pratique. L'argent est toujours sur le CET. Pas très réglo tout ça.

Combien d'employés se font duper parce qu'ils ne comprennent pas ce tour de passe-passe ? Combien d'argent l'agence économise-t-elle en trésorerie sur les salaires ? Combien de salariés se font flouer, parce qu'ils ne savent même pas qu'il leur manque cette somme ?

Elle a donc appelé l'agence pour dénoncer cette pratique et réclamer son argent. On lui répond que c'est plus simple d'attendre le mois prochain pour le récupérer avec la nouvelle paie (donc le 15 du mois suivant, presque 2 mois après avoir travaillé 3 jours). Elle a finalement récupéré son argent. L'agence aura fait de la trésorerie avec l'argent versé. La bonne affaire.

Si elle n'avait rien dit, elle n'aurait jamais récupéré son dû. L'argent continuerait à faire des petits pour l'agence. Dernier numéro dans le prochain billet.

Et vous, vous faites confiance à votre agence d'intérim ?

21. mars 2020

Intérim : le parrain (1)

87% des nouveaux emplois sont aujourd'hui des CDD, dont 30% ne durent qu'une journée.

« Le taux de rotation de la main-d’œuvre augmente fortement en vingt-cinq ans, passant de 29 % en 1993 à 96 % en 2017. » (source)

En vedette, les agences d'intérim. Pas qu'elles soient vraiment vertueuses dans ce domaine, mais Pôle Emploi n'arrivant plus à fournir, c'est le dernier rempart avant l'inactivité. Alors on y va pour trouver des boulots pourris. On sait que ce sera minable, alors on imagine qu'on ne sera pas déçus.

Mais même dans ce domaine, on arrive à être surpris. Petite expérience remontée par Julie, fidèle lectrice de ce blog. Elle cherchait un poste en couture.

Cette agence propose généralement des emplois en BTP. Et là, miracle, elle met une annonce pour trouver une couturière. Julie répond, mais son CV est archivé. On la rappelle pour lui dire que le poste est pourvu, mais que si elle cherche du boulot, on aurait besoin d'elle pour ouvrir des colis dans une boîte de vente en ligne. Elle accepte, car elle ne veut pas passer pour une feignasse de chômiste, le temps qu'une autre annonce en couture tombe.

Le boulot est très loin, elle va en repérage, et arrive à trouver un trajet pas trop dangereux pour aller travailler en 40 minutes de vélo.

Le rythme est tendu, les blessures fréquentes, on est loin du boulot qu'elle cherchait, elle ne reste que les 3 jours qu'elle s'est engagée à faire. Entre temps, elle découvre un peu la boîte, et voit bien que les hommes sont sur les Fenwick, les femmes sont aux colis. La boîte ne prend que des femmes pour ce poste, quoi que dise la loi à ce sujet.

À sa prise de poste, elle découvre que l'annonce de couture a été remise en ligne sitôt son poste commencé. L'agence ne la rappelle jamais pour ce poste et pour cause : c'est une fausse annonce. Le seul moyen que cette agence de BTP a trouvé d'avoir un vivier de CV de femmes.

« J'ai tiqué quand j'ai découvert que j'avais une collègue qui avait été recrutée par la même boîte d'intérim, et qui était elle aussi couturière. De toute façon, quand on m'a proposé le poste, la nana au téléphone m'a clairement dit qu'elle cherchait des femmes pour ce poste. » (Julie)

D'autres déconvenues auront lieu sur ce simple contrat de 3 jours. Je vous les raoncterai dans le prochain billet.

Et vous, vous faites confiance à votre agence d'intérim ?