La passion des végans

Je comprends les dissensions qu'il y a souvent entre les végans (dont je me sens proche) et les omnivores (parfois très viandards). Ces derniers se font reprocher de malmener des animaux et se défendent de cette agression sur l'argument du « c'est naturel ».

Que nous soyons ou non faits pour manger de la viande n'est pas ici le problème, car nous sommes sortis du cycle naturel. À la rigueur, nous pourrions peut-être exercer un avantage évolutif de notre espèce : la compassion.

Les végans (et moi-même) réagissent parfois avec colère, ils sont affectés par la douleur d'un tiers. C'est une légitime « assistance à personne en danger ». Nous intégrons à notre famille ces êtres sensibles. Ce sont finalement des « personnes non-humaines ».

Les vertébrés (entre autres) ont la capacité à souffrir, c'est scientifiquement établi, on ne peut plus se cacher derrière la souffrance de la carotte pour le nier. Alors pourquoi continuons-nous à malmener les animaux ?

Je pense d'une part que le consommateur est resté sur un schéma ancien d'élevage traditionnel aujourd'hui en passe de disparaître, où l'animal avait une vie avant de mourir, et où sa mort pouvait avoir un sens relatif à sa condition d'animal. Mais ce schéma tombe devant chaque scandale alimentaire. D'autre part, admettons surtout que les habitudes alimentaires ont la dent dure. Si je ne suis pas encore 100% végan, c'est aussi à cause de cela. J'ai encore du mal à supprimer totalement et sans frustration certains aliments que j'aime. C'est cet argument qui explique qu'un fumeur meurt d'un cancer en défendant sa « liberté de fumer ».

Je pense que les végans (que je défends) font souvent l'erreur de mettre les omnivores dans le reproche direct, là où finalement, ils devraient simplement leur présenter des arguments personnels sans les imposer. Donner son avis, réagir aux abus « nouveaux », informer, et exiger le respect de leur choix éthique. J'espère y parvenir sur ce blog.

Si la conscience existe, la mauvaise conscience fera son chemin. On ne changera les habitudes des consommateurs qu'en croyant en leur bonne foi, en leur faisant confiance. Car on ne combat pas la mauvaise foi.

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