COVID-19 : le bruit des bottes

Le coronavirus exige de nous que nous soyons de bons citoyens. Nous devons sans (trop) réfléchir obéir aux consignes. Ces consignes sont décidées par notre Président, en qui nous n'avons absolument pas confiance.

Loin de moi l'idée de rejeter l'idée de confinement. Je trouve même qu'on ne joue pas assez le jeu, comme je l'ai dit dans mon billet précédent. Mais il n'empêche qu'on est habitués aux consignes absurdes de Macron. On sait très bien qu'il n'a même pas besoin d'un prétexte pour nous nuire. On sait qu'un état d'urgence sanitaire lui ouvre des autoroutes pour nous maltraiter. Hollande l'a fait avant lui, pourquoi se priver.

Par exemple, ces petits papiers qu'on est obligé d'avoir sur soi, et de remplir avant de sortir de chez soi. Qu'on n'a pas le droit de réutiliser, mais qu'on peut imprimer à l'infini. Je ne sais pas si c'est utile, mais une chose est certaine, cela nous habitue à nous justifier de sortir. On se justifie déjà de ne pas avoir d'armes en ouvrant nos sacs en rentrant dans les magasins, on imagine même qu'il est légal qu'une caissière le contrôle lorsque vous sortez d'un magasin. On nous habitue à l'idée d'être surveillé en permanence, par des caméras, du DPI, la numérisation des paiements, la centralisation des données...

Depuis Hollande, on imagine que les caméras de vidéosurveillance peuvent nous sauver, qu'il est bien de montrer qu'on n'a rien à cacher. On nous habitue à l'idée que nos communications sont toutes surveillées pour notre bien, qu'il est interdit de parler, de penser à n'importe quoi.

Au point qu'aujourd'hui, on justifie nos déplacements nous-mêmes sur un papier libre. Après la crise ? Pas de problème, on mettra dans la loi qu'il est normal de devoir se justifier de tas de choses sur simple contrôle. On ouvrira les fichiers de la sécu à n'importe qui pour vérifier qu'on n'est pas contagieux, la police surveillera nos déplacements en géolocalisant nos téléphones cellulaires parce qu'on sera habitué...

Les privations de liberté liées à la vie privée sont tellement légion depuis 10 ans qu'on s'habituerait à n'importe quoi. On nous annonce déjà qu'il y aura des couvre-feux dans tout le pays, certaines villes le font déjà. C'est peut-être nécessaire. Mais une fois qu'on sera habitué à se justifier sur tout, alors rien ne sera jamais plus comme avant.

On n'entendra même plus le bruit des bottes...

Commentaires

1. Le 1. avril 2020, 3h36 par Mae

Je découvre la pensée de François Sureau, avocat, qui a également des craintes sur les effets au long court de cette crise sanitaire sur nos libertés. L'entretien dure 30 minutes : https://www.franceinter.fr/emission...
C'est difficile à résumer, il parle de beaucoup d'aspects concrets différents.

2. Le 2. avril 2020, 3h10 par Mae

« la police surveillera nos déplacements en géolocalisant nos téléphones cellulaires parce qu'on sera habitué... »

La prochaine fois, l’État demandera à Enedis si on est chez nous à l'heure du couvre-feu. Et quand on sera habitué, notre employeur pourra demander à Enedis si on a des cernes parce qu'on s'est couché trop tard...

3. Le 22. avril 2020, 9h20 par Cormae

Le trait d'humour de Xavier Gorce, dans le thème :
https://www.lemonde.fr/blog/xavierg...

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