La cohabitation voitures-vélos

En 2008, j'ai eu un accident de vélo. Pas très grave, mais quand même. Alors qu'une voiture sortait de son stationnement, elle a fait demi-tour sur une ligne blanche. Le conducteur avait pourtant vu que j'arrivais, mais supposant que j'allais freiner à temps : je n'avais en fait même pas compris qu'elle prévoyait de me barrer la route.

J'admets volontiers que depuis cet accident, il m'est de plus en plus difficile de faire confiance aux automobilistes. D'une part, parce que j'ai davantage conscience du danger que représente une voiture face à un vélo, d'autre part, parce que j'ai bien compris que l'automobiliste ne respecte pas un code de la route censé me protéger, en tant que cycliste, mais aussi en tant que piéton.

Je généralise, évidemment, mais supposons que seulement 1% des voitures soient un danger potentiel, compte tenu du nombre de voitures que je croise, ça fait pas mal de connards sur un seul trajet.

On a ceux qui s'en foutent, pensant ne pas gêner, n'en avoir que pour 2 minutes, pensant qu'on les laissera faire (un p'tit sens interdit de seulement 20 mètres), et puis ceux qui sont ouvertement dangereux, collant les cyclistes, leur faisant une queue de poisson pour se planter 100 mètres devant, à un feu rouge. Et puis ceux qui grillent les feux rouges, parce que bon, y'a pas de flics.

Cela rend le trajet des cyclistes assez pénible, car cela demande une hypervigilance, savoir reconnaître un bruit de moteur agressif venant de l'arrière, supposer l'oubli d'un clignotant, prévoir les refus de priorité, garder des marges de sécurité au cas où une voiture déboiterait sans prévenir, pour stationner sur une piste cyclable, au cas où une portière s'ouvrirait juste devant moi, car personne ne surveille ses angles morts, car il est trop fatigant de tourner la tête.

Et je ne parle même pas des ronds-points, concentré de danger, notamment quand les automobilistes sont au téléphone.

Alors oui, je roule en plein milieu de la route, pour éviter les portières à droite, pour ne pas laisser l'espoir de passer à une voiture qui imaginerait avoir la place de me doubler, je mets des autocollants sur les vitres des voitures mal garées, je fais la leçon aux voitures qui me suivent sur les pistes réservées aux vélos, je me place ouvertement devant les voitures au feu, les gênant alors qu'elles sont sur un « sas vélo ».

Les voitures ont gagné, car je n'aime plus me déplacer à vélo. Mais je n'ai pas prévu d'abandonner pour autant, alors chers automobilistes, habituez-vous, on continuera d'être chiants tant que 1% d'entre vous seront dangereux.

Commentaires

1. Le 13. avril 2018, 1h44 par Mae

En plus du comportement répréhensible de certains automobilistes, beaucoup d'aménagements pour les cyclistes sont dangereux. J'ai été renversée dans un rond-point, en partie car je roulais sur la piste cyclable... Comme les pistes cyclables sur les ronds-points se trouvent le long de la bordure extérieure, et que les automobilistes regardent là où il pourrait y avoir une voiture, avant de s'engager, c'est-à-dire plutôt vers l'intérieur du rond-point, ils ont peu de chance de voir arriver les cyclistes. L’automobiliste m'aurait peut-être vue si j'avais pris le rond-point comme si je conduisais un véhicule motorisé. Ça n'enlève évidemment rien au fait qu'il m'ait grillé la priorité. Par contre, ça m’amène à penser que la vigilance vis-à-vis des autres usagers de la route, en particulier vis-à-vis des plus vulnérables, devrait être une priorité pendant l'apprentissage de la conduite. Il y a 10 ans ça n'était pas le cas, et je doute que ça soit le cas aujourd'hui.

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