Le progrès technique : l'alimentation

On vous dit tellement que vous « mangez de la merde » que vous en riez presque. Le « encore un p'tit coup pour la route » appliqué aux aliments solides. Ça ressemble à « faut bien crever de quelque chose » ou « faut que je me mette au sport », ou encore « si on écoutait les infos, on ne mangerait plus rien ».

C'est pas faux.

Entre les aliments, c'est un peu la chasse aux pires molécules. Je ne parle pas des sucres et graisses abondantes dans les plats préparés, mais je parle aussi d'aliments très peu transformés. Entre les herbicides, fongicides, insecticides, OGM dont on ne saura jamais à quel point c'est dangereux, sulfites (pour la charcuterie), remplacement du sucre par du sirop de glucose, hydrogénation des graisses, inclusion de nanoparticules (silice et titane notamment), antibiotiques, hormones de croissance, etc. On s'y perd !

Sans compter tous les polluants qu'on ne mange pas mais qui polluent quand même l'environnement : déforestation de jungles millénaires (mort de milliers d'espèces animales), transport (donc CO2), stockage au froid (encore CO2), chauffage des serres aussi pour avoir des fruits en plein hiver (toujours CO2), risques sanitaires des sélections (huîtres triploïdes) avec concentration des maladies dans des animaux toujours plus consanguins, avec des plantes toujours plus clonées pour des espèces toujours plus orientées vers une seule propriété (le rendement) et toujours plus vulnérables aux mêmes maladies...

Et pour terminer le tableau, les emballages, avec les bisphénols, les phtalates, encore des nanomatériaux (argent surtout), des conservations par irradiation, gaz propulseurs à effet de serre, sans parler des problèmes d'incinération ou de recyclage de tous ces emballages.

Encore faim ? Inutile de nous plaindre, le cancer à vaincu la famine.

Moi, j'ai le temps et j'essaie un peu de suivre, mais c'est difficile de savoir vraiment. Si on ajoute à ça l'effondrement des qualités nutritives des mêmes aliments que l'on mangeait avant, on se demande vraiment pourquoi on mange encore.

Pour ma part, je me nourris essentiellement de végétaux, limitant les risques. De préférence pris sur le marché, en choisissant un vendeur en fonction de ses produits (on ne fait pas pousser les avocats ou les oranges près de chez moi par exemple). Idéalement, je préfère quand je peux les faire pousser, mais en appartement, c'est moins simple.

Je disais dans un ancien article « on reconnaît les gens à ce qu'ils mangent ». Qu'est-ce que peut bien raconter notre alimentation sur nous-mêmes ?

Commentaires

1. Le 6. janvier 2017, 9h22 par Plk

Pour ceux qui travaillent et qui veulent nous faire croire qu'ils n'ont pas le temps de faire leur marché, il est possible de se faire livrer sur son lieu de travail des fruits et légumes (et même de la viande et des produits laitiers) produits localement et de saison.

Un annuaire pour trouver des gens qui proposent ce service: www.mon-panier-bio.com

C'est un moyen de trouver des fruits et légumes frais, qui n'ont pas passé des mois en chambre froide, ce que je suppose être une des causes du manque de vitamines dans les fruits et légumes "modernes" (c'est fragile une vitamine, ça se conserve mal).

2. Le 6. janvier 2017, 11h07 par le gauchiste

Pour le frigo, une chose est facile à voir : les tomates y perdent leur goût (pour les vitamines, je ne peux pas tester). C'est précisément la raison qui fait que les tomates sont meilleures quand on les fait pousser soi-même. Quand je vais sur le marché, c'est aussi ce que je cherche : des tomates qui ne sont pas passées au frigo. C'est vraiment flagrant.

On dit que c'est pareil pour pas mal de fruits et légumes. Mais je ne sais pas lesquels.

3. Le 8. janvier 2017, 4h37 par Mae

Et il n'y a pas que le frigo qui ôte aux aliments leurs intérêts nutritionnels. "Booster" les végétaux pour qu'ils poussent plus rapidement, et les récolter avant maturité, c'est aussi les priver du temps nécessaire à la formation des nutriments. Tout ça pour finalement les faire patienter dans un frigo... Encore une fois, il n'y a QUE des intérêts économiques qui peuvent expliquer ce genre d'aberration !

Petit lien utile : Arte rassemble plusieurs documentaires sur "l'alimentation" dans la playlist "Que mangerons-nous demain ?" :
http://www.arte.tv/guide/fr/plus7/#...

4. Le 9. janvier 2017, 10h38 par Plk

C'est vrai. Ajoutons aussi que les végétaux puisent leurs nutriments dans la terre. Je vous laisse deviner le problème avec la culture "hors sol". Alors certes, on essaie d'y nourrir les plants avec un mélange de nutriments approprié, mais il est probable qu'on soit loin du compte. D'une part parce que ça coûterait plus cher qu'un vrai sol, et d'autre part, parce qu'on n'a pas encore découvert tout ce qu'il faut mettre dedans. Bien plus compliqué qu'une recette de cuisine...

5. Le 9. janvier 2017, 12h40 par le gauchiste

J'ai commencé à regarder les vidéos de Mae, intéressantes, merci.

Et pour ceux qui ne connaissent pas les pétro-tomates, voici un article (résumé : 1kg de tomate qui consomme 1kg de pétrole).

Et en cherchant ça, je suis tombé sur une série d'articles sur les tomates (pas encore tout lu, il y a 5 articles, mon lien donne le 3eme). On y découvre les recherches pour que les tomates soient encore vendables 6 jours après une chute de 1 mètre et autres joyeusetés.

6. Le 27. janvier 2017, 12h39 par Plk

Pour les tomates: des travaux sont en cours pour croiser les tomates indestructibles avec les tomates qui ont du goût, et fabriquer de nouvelles variétés avec les deux à la fois: http://www.sciencesetavenir.fr/natu...

Je ne sais pas si ça marchera, une tomate, c'est mieux quand c'est bien juteux, et du coup, moins résistant aux chocs.

Et pour une fois, pas d'OGM, seulement des croisements naturels entre différentes variétés existantes.

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