La valeur travail

Il m'arrive d'entendre à la radio, ou de lire dans des articles, qu'il y aurait une « valeur travail » à défendre.

Depuis le temps que les médias le rappellent, tout le monde sait que « travail » vient du latin « tripalum » qui signifie « torturer », et si je peux admettre des glissements sémantiques, élever le travail au rang de valeur flaire bon le piège à chômeurs.

Le travail, s'il est choisi par une minorité heureuse, reste au départ une soumission. En effet, il ne viendrait à l'idée de personne de faire payer un tiers pour une activité qui le rend heureux et le satisfait pleinement. En fait, il s'agirait même du contraire : on serait généralement prêt à payer pour ce genre d'activité heureuse : on parle alors de loisirs.

Le travail est donc censé être au moins désagréable (quitte à l'être le moins possible). Les travailleurs heureux ont trouvé le moyen d'arnaquer leur patron (ou leur client), car ils seraient prêts à travailler gratuitement, juste par plaisir. Ceux qui prétendent aimer leur travail estiment simplement qu'ils s'en tirent à bon compte, sachant à quoi ressemble le travail des autres.

C'est donc bien là que l'on renoue avec les racines latines de notre mot « travail » : personne n'est prêt à travailler gratuitement. Ou alors, on parle de bénévolat, la récompense venant soit de l'activité elle-même, soit d'éléments périphériques (rencontrer du monde, se rendre utile, servir une cause...).

Mais dans tous les cas, le travail lui-même ne vaut rien. Seul son produit a une valeur pour soi ou pour autrui. Ce n'est pas le travail que l'on vend, mais le produit de ce travail. C'est pourquoi on entend plus généralement parler de la valeur DU travail. Car un travail peut apporter un résultat de valeur : une construction, une invention, une production, un service, une aide quelconque...

Le glissement est pernicieux. Car passer en douce de la « valeur DU travail » à la « valeur travail », c'est occulter l'utilité de ce que l'on fait, et prétendre à la noblesse de la fatigue, fût-elle stérile. C'est retirer toute la valeur DU travail ! C'est rendre l'ouvrage insipide. C'est abêtir le travailleur dans l'idée qu'il soit fier en niant toute la finalité de sa besogne.

Non ! Le travail n'est pas une valeur. Il arrive même que le travail n'aie pas de valeur. Je n'accorde aucune valeur à un travail qui serait nuisible par exemple (ils sont nombreux).

En revanche, je veux bien considérer l'oisiveté comme une valeur à défendre. Car elle permet d'économiser de précieuses ressources naturelles et permet l'apaisement.

Commentaires

1. Le 28. août 2016, 12h36 par lestroisetatsdeleau

eh bien, contrairement à ce que je peux lire, moi, chomeuse, je viens de rencontrer un mec que le travail rend heureux et en plus il nous aide nous chomeur et en plus, il se fait payer ce que je veux...
Va sur son site tu comprendras, il y a des gens bien dont le travail rend heureux... j'en ai rencontré un...
www.leproducoach.wixsite.com

2. Le 28. août 2016, 12h38 par lestroisetatsdeleau

un gauchiste qui contrôle ce qui va être publié, c'est un gauchiste extremiste

3. Le 28. août 2016, 5h50 par le gauchiste

Non.

C'est avant tout quelqu'un qui filtre jusqu'à 80 messages indésirables par jour, dont le vôtre, manifestement rédigé comme un spam : « Va sur son site tu comprendras... »

Mais il semble que vous ayez fait une coquille dans votre lien qui ne fonctionne pas. À moins que le lien ne soit pas encore actif (c'est vous le coach heureux ?). Les coach ne sont qu'un bonus parmi les étape de cet article.

Je laisse votre billet, par respect pour le spam fait à la main.

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