Société

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27. mars 2019

On sort l'armée après l'attaque du Fouquet's

En 2007, Sarkozy fêtait sa victoire à l'élection présidentielle au Fouquet's. Depuis lors, cette brasserie huppée de Paris est devenue un symbole de l'oligarchie, de tous ces contribuables qui partent cacher leur argent en Suisse. Sarkozy a été le premier Président à mélanger les genres de façon aussi nette, à assumer qu'il serait le Président des riches. D'ailleurs, il est actuellement le seul à s'être reconverti dans le privé après sa fonction présidentielle.

Alors que les manifestations font rage dans tout le pays pour dénoncer cette perte de souveraineté du peuple face aux puissances de l'argent, Macron, Président des ultrariches est devenu un symbole de cette annexion du pouvoir par les riches, au point de faire passer Sarkozy pour un débutant sans classe. Les gilets jaunes sont un mouvement combattu avec force par le pouvoir. Elle n'est pas combattue politiquement, mais par la force. Entendez bien : même les eurodéputés dénoncent les violences policières « disproportionnées ». On a le Conseil de l'Europe qui est venu dénoncer la loi anticasseurs, et même maintenant l'ONU qui adresse un avertissement à la France. L'arme LBD 40 est dénoncée par tout le monde, Ligue des droits de l'homme en tête. La France est le seul pays à l'utiliser à ce point. Quand même drôle que la « puissance publique » choisisse précisément cette arme fabriquée en Suisse, terre d'exil fiscal. Tout un symbole.

Macron veut interdire le droit de manifester au nom du respect des institutions de la République, en demandant aux gilets jaunes de respecter la loi alors que son gouvernement est responsable de gazages massifs, d'arrestations arbitraires (gardes à vues sans motif) et de mutilations. Tout ça pour protéger des statues et des biens matériels ?

Alors forcément, l'une des représentations de cette injustice, le Bethléem de la finance, c'est le Fouquet's. Juste un symbole, comprenez bien.

C'est tellement étonnant que Castaner décide d'envoyer l'armée la semaine suivante. Une coïncidence, probablement. L'idée que le dialogue évolue. Après les charges de CRS violentes, les interdictions illégales de manifester légalement, les lois de circonstance pour nous museler, on appelle maintenant l'armée. L'armée pour sauver les manifestants d'eux-mêmes ? Encore probablement un symbole...

14. février 2019

Encore une liberté perdue avec l'impôt

C'est criant de vérité : on perd des libertés et l'état glisse vers l'autoritarisme. La démocratie est réduite à un simple vote tous les 5 ans et elle ne permet pas de filtrer les menteurs ou même les élections illégales (voir les comptes de campagne de Macron qui ne font l'objet d'aucune enquête). Les référendums ne sont même plus respectés. C'est à présent l'Europe qui décide de nos lois, dans une assemblée pour laquelle on compte plus de lobbyistes que de députés.

On nous retire même le droit de penser. Car penser demande de s'informer sans le regard des autres. Mais toutes nos navigations Internet sont dorénavant espionnées par le gouvernement, depuis Hollande. Même nos appels peuvent l'être sans l'autorisation d'un juge. Pire : le gouvernement peut censurer des sites sans avoir à se justifier, sans même prévenir l'intéressé (toujours pas de juge), mettant ainsi sous coupe réglée la liberté d'expression publique. Et ce qui reste de médias est aujourd'hui sous la coupe des gros intérêts financiers.

Le dernier rempart de la démocratie s'exprimant dans la rue, on le voit aujourd'hui avec les gilets jaunes, le gouvernement commence à vouloir faire des lois de circonstance pour juguler le droit de manifester. Non seulement Castaner menace les manifestants alors que cette liberté est garantie par la Constitution, mais il envoie tellement de policiers, toujours plus violents, avec des milliers d'arrestations injustifiées, que le simple principe de manifestation est en danger. Avec les nouvelles lois, il faudra même montrer patte blanche avant de marcher dans la rue.

Et pour finir, le degré zéro de la contestation vient de nous être supprimé : celui de refuser de payer l'impôt. Certes, l'impôt est dû. Mais cela restait un dernier rempart de contestation pacifique. On appelle ça la « résistance fiscale ».

Mais avec le prélèvement à la source, même cette dernière possibilité nous est retirée. L'État se sert sur votre argent avant même que vous ne le touchiez. C'est finalement votre salaire qui est conditionnel, pas celui de l'État (sauf si vous êtes très riche évidemment).

Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, Art. 14.
Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.

Techniquement, le dernier moyen de contester la teneur de l'impôt, c'est de travailler au noir. Admettez quand même que ça la fout mal de travailler au noir pour défendre le service public...

7. décembre 2018

Les gilets jaunes : qu'en attendre ?

J'en ai parlé dans mon dernier billet, les revendications des gilets jaunes ne sont pas très écolo. Toutefois, on sent que certains sont sensibles à l'écologie. Nombre d'entre eux n'y connaissent pas grand chose, cependant : y comprendre quelque chose demande du temps, et tout le monde n'en a pas.

Les récentes revendications des gilets jaunes, reçus par de Rugy, portent sur les taxes, pour en payer moins. Elles vont même jusqu'à demander qu'on redistribue moins (ce serait la solution). Ils appelleraient ça « la diminution de l’assistanat ». Le risque est donc que Macron nous dise « vous avez raison, il y a trop de taxes, dérégulons encore ».

Curieusement, les médias n'avaient pas trop relayé ça. C'était pourtant un indice qui montrait qu'il serait difficile de se mettre d'accord sur tout. Mais voyons comment cela évolue.

La 2nde mouture des revendications semble oublier cet « assistanat », elle est aussi plus cohérente. Le mouvement semble vouloir plus de solidarité, peut-être même remettre du service public. Espérons-le en tout cas. Car le problème n'est pas que l'on manque d'impôt, mais uniquement que la fiscalité est absolument injuste.

Je suis néanmoins déçu par l'absence de souci écologique dans les revendications. Ce matin, c'est le 6ème SUV 4x4 que je croise avec un gilet jaune sur la plage avant. Tout va bien. Le seul point que j'ai pu lire dans les revendications à Édouard concerne le développement des voitures à hydrogène qui seraient « mieux que la voiture électrique ». La blague Carambar de l'écologie en somme. Allez voir mon billet à ce sujet.

Mais je ne crache pas dans la soupe : ce mouvement très large déstabilise Macron. Il ne s'en sortira pas avec une pirouette cette fois-ci. On l'attend vraiment au tournant. Les manifestants veulent en découdre et ne lâcheront pas l'affaire sur une promesse fétide.

Macron annonce qu'il parlera en début de semaine prochaine, donc encore après la manif de ce week end, pour laquelle il annonce envoyer 12 blindés et 89 000 CRS. Il fait tout pour qu'on qu'on n'écoute pas ce qu'il a à dire.

Macron étant missionné par l'oligarchie pour être idiot et têtu, il essaie de gagner du temps pour mieux nous manipuler. Temps pendant lequel il évite de raconter n'importe quoi (il évite de parler, en gros). Mais il ne comprend pas qu'au lieu de gagner du temps, il en perd. Car plus il tarde, plus il se rapproche de la sortie de son règne.

5. décembre 2018

Les gilets jaunes

Les « gilets jaunes » sont un mouvement spontané en réaction à l'augmentation de 3 centimes au litre de la TICPE, taxe sur le carburant. L'idée hypocrite de Macron étant de le présenter comme un impôt vert écolo et tout. La bidouille de trop.

On le sait, c'est de l'enfumage : les personnes taxées sont les plus pauvres (en volume) et n'ont pas les moyens de changer de mode de consommation (acheter une voiture neuve). Surtout qu'il n'est pas prévu d'utiliser cet impôt pour quoi que ce soit d'écolo (19% tout au plus ?). Et puis ce serait bien la première fois que Macron ferait un geste pour l'environnement. Par exemple, cette taxe rapporterait moins que l'ISF, supprimée par Macron, et payée par ceux qui roulent en 4x4. Ce n'est qu'un exemple, la presse en regorge.

La revendication des gilets jaunes porte sur le raz-le-bol fiscal. Les revendications n'ont, elles non plus, rien d'écolo. Jusque là, finalement, tout le monde se comprend. C'est vrai que les impôts deviennent injustes, et celui-là porte le sceau de la trahison.

Mais je regrette qu'aucun de ces gilets jaunes ne soit descendu dans la rue lors des manifestations pour le climat. Ce sont des personnes qui râlent sur 3 centimes. Ces mêmes personnes laissent Jupiter détruire le système social, la biodiversité, la santé, la vie privée, la liberté d'expression et de penser en sacrifice à l'économie.

Mélenchon semble dire que les révolutions partent toujours des taxes en France. Ça tient debout. Alors j'attends. Je ne file pas plus un chèque en blanc à ce mouvement qu'à un personnage politique. Mais j'admets que ça évoluera probablement bien.

Gardons espoir, ce mouvement d'ampleur a fendu les résistances du pouvoir, et il a aussi l'avantage de rassembler beaucoup de monde. Ce ne sont plus seulement les très pauvres qui s'opposent à Macron, c'est un peu tout le monde.

17. décembre 2017

Johnny et l'interdiction culturelle

Que va-t-il se passer de nouveau, maintenant que l'icône des jeunes des années 60 est morte ? Les jeunes des années 60 (donc les 68ards) sont eux aussi en train de mourir, certains l'ont été bien avant leur idole. Avec des débuts en 1958, des chansons populaires dès 1960, il faudra au mieux attendre 2087 pour que certains des plus vieux tubes de Johnny Hallyday puissent être libres de diffusion.

Les droits d'auteurs s'étendent en France 70 ans après la mort de l'auteur. C'est ce qu'on appelle traverser les générations. Car si vos enfants n'auront pas la chance de connaître les tubes de la jeunesse de vos parents, je ne vois plus du tout ce que la chanson peut encore s'appeler « culture ». La culture se transmet, et pas seulement « de père en fils ». Quand on parle d'héritage culturel, on ne parle pas seulement des dividendes que les majors empochent pendant parfois 1 siècle. On parle de ce que la musique apporte à une population.

Car quand je dis 2087... c'est le meilleur des cas. Car tout interprète de talent que pouvait être Johnny Hallyday, il n'a jamais rien écrit. Il faudra donc attendre encore la mort de tous les auteurs et compositeurs (*).

En fait, selon les enregistrements, il faudra même attendre la mort de chaque musicien... donc probablement autour de 2130... autant dire que le Climat aura eu le temps de se dérégler et les guerres d'exploser. On sera fixés sur l'existence des extraterrestres, sur la survie en milieu hostile et plein d'autres sujets bien avant qu'il ne soit possible de faire écouter à quelqu'un du Johnny sans que la SACEM nous tombe sur le dos.

Quel meilleur hommage à la musique d'une génération entière que de mettre toute cette œuvre dans un coffre et ne plus l'ouvrir avant qu'on ait trouvé comment recycler nos déchets nucléaires ? D'attendre l'extinction des espèces pour entendre librement du Johnny ?

C'est beau, on en pleurerait.

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(*) Différents auteurs-compositeurs ayant travaillé pour Johnny Hallyday (liste non exhaustive) :
Charles Aznavour, Jean Renard, Gille Thibault, Philippe Labro, Michel Mallory, Pierre Billon, Michel Berger, Jean-Jacques Goldman, David Hallyday, Zazie, Pascal Obispo, Gerald De Palmas, Yodelice

10. juillet 2017

La Passion du sport selon Hidalgo

On connaissait la passion de Michel Hidalgo pour le football, voilà la passion de Anne Hidalgo pour les jeux olympiques. Bertrand Delanoë avait raté le coup pour les héberger à Paris en 2012. Là, le nouveau Maire remet le couvert pour 2024. Elle y croit.

Je ne critique pas l'intérêt que l'on peut avoir pour ces événements sportifs. Tout est une question de prix. Prix qui explique que les candidatures se font rares pour héberger les festivités.

Des JO, c'est effectivement une formidable opportunité pour des milliers de personnes d'avoir un emploi, tant par les besoins de l'organisation des compétitions que par la réalisation des sites : terrains de sports immenses avec gradins géants, infrastructures pour faciliter les transports de millions de personnes et leur hébergement. Ça fait du boulot tout ça.

Mais après ? Plus rien. Les emplois n'étaient que temporaires, on n'a plus besoin de vigiles, d'arbitres, de guichetiers, d'hébergements immenses, et même les constructions peinent parfois à resservir. Qui a besoin d'un pôle sportif aussi grand toute l'année ?

J'observe simplement un gâchis. Les 6 lingots d'or et les 2 tonnes d'argent nécessaires aux médailles sont une paille parmi les 10 milliards d'euros (environ) nécessaires aux dernières compétitions (48 milliards en Russie). C'était le cas en Grèce où les JO ont précédé la crise de 2007. Ça en valait bien la peine. Tout le site est aujourd'hui une zone désaffectée.

Le pouvoir de relance économique des ces jeux est de plus en plus remis en cause, tant on peine à les observer. En fait, à part en 1984 aux États-Unis (investissements de seulement 1,2 milliards), ce n'est peut-être jamais arrivé. Sait-on seulement à quoi ressemblera l'économie française en 2024 ? On dit que les conditions provoquant la crise de 2008 sont à nouveau réunies. Ça promet.

Faut-il raser une montagne à chaque fois qu'on veut organiser les jeux olympiques ? Ne pourrait-on pas admettre que ces compétitions n'ont pas besoin de réinventer la roue à chaque fois ? Construire un stade avec piscines, terrains et pistes de tous les sports à chaque fois qu'on fait les jeux... c'est vraiment comme de construire une voiture à chaque fois qu'on se déplace...

Comme si Paris n'était pas assez engorgée, comme si c'était facile de continuer à creuser des trous dans une ville où il n'est plus possible d'ajouter des métros déjà saturés. À moins que le pari d'Anne Hidalgo soit de profiter de l'aubaine pour rendre Paris piétonne ? Je crains qu'elle ne tienne pas jusqu'en 2024...

Heureusement qu'on est nul au concours eurovision de la chanson, ça nous épargne de l'organiser pour quelques dizaines de millions d'euros de dépenses (mille fois moins en gros).

24. juin 2017

Mon Dieu, un télétubbies !

Vous connaissez tous mon opinion au sujet du voile. Mon précédent billet ne parlait ni plus ni moins que du voile que des gens se mettent sur la tête, cachant les cheveux (que le motif soit religieux ou purement à cause de la pluie, finalement).

Mais le discours que l'on entend sur le voile est souvent confus. On commence en parlant de ce vêtement, et on tombe sur un détracteur qui termine sa phrase en parlant des voiles couvrants, de type burqa. Je vais maintenant parler des voiles qui cachent le visage en entier.

Mon point de vue, vous commencez à le comprendre, il est laïque. Cela ne veut pas dire que je suis pour ou contre un vêtement religieux, mais simplement que je reste à l'écart de la teneur religieuse de l'affaire. Mes yeux voient la lumière et les couleurs, mais ils ne voient pas Dieu. Un vêtement peut évoquer ou raconter Dieu, tant mieux, tant pis, ce n'est pas à moi d'en décider.

En revanche, que quelqu'un me refuse même la vue de son visage, c'est une autre affaire. N'en suis-je pas digne ? Ce phénomène est très rare. J'ai très rarement croisé une telle femme dans la rue, et je pense que légiférer dans de telles conditions est juste bon à agiter les problèmes.

Je n'ai pas à interroger les raisons religieuses qui en pousseraient certains à exiger des femmes qu'elle se cachent de la sorte. Rien dans le Coran ne demande à une femme de cacher son visage. Il semblerait que cacher la femme en entier soit ni plus ni moins que le fait de l'instinct de propriété des hommes : besoin de posséder et cacher une femme, la soustraire du regard des rivaux. Il s'agit de la « chosifier » à l'extrême. La femme qui souhaiterait se cacher de la sorte n'aurait rien à en tirer.

Les seules fois que j'ai vu des personnes se cachant le visage dans ce seul but (se cacher le visage), c'était des casseurs en manif, des personnes interviewées qui craignaient pour elles ou leur travail, ou les braqueurs d'un supermarché se faisant passer pour le GIGN (si, si, j'y étais !). Si quelqu'un souhaite me cacher son visage, je dois chercher une menace quelque part. En suis-je donc une ? La menace vient-elle de celui qui cache son visage ?

Je veux d'une société où on assume son visage. Parce que le visage, c'est la chose la plus plaisante à découvrir. C'est celle qui communique : avant même de parler, on communique avec son visage, en faisant la moue, en montrant de l'intérêt, en souriant. Même les bébés le font. Assumer son visage, c'est le degré zéro de l'existence en société.

On trouvera toute une myriade de femmes souhaitant cacher un peu plus de leur visage, les oreilles, le menton, les tempes... un peu comme ce gamin qui te regarde en faisant une bêtise, et qui se demande à partir de quel moment tu vas réagir. Où est la limite ?

Qu'une femme communique sur sa religion ne me pose pas de problème. Qu'elle conduise avec un voile me semble moins gênant que de le faire avec des lunettes de vue. Mais cacher son visage dans la rue, c'est refuser d'être dans la rue. Parce que la rue est le pot commun de tous les visages des gens qui la partagent.

La rue est une auberge espagnole où on met en partage son humeur, qu'elle soit triste ou qu'elle soit joyeuse, et où on accepte les règles de la rencontre. C'est aussi comme ça qu'on apprend le respect.

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