Alimentation

Je suis végétarien par éthique. Cela inclue donc des critères humains et écologiques. Des tas d'autres arguments militent en faveur d'une alimentation pauvre en viande. J'essaierai ici de les mettre en avant.

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10. mars 2016

Et toi, tu manges des éponges ?

Lorsque vous êtes végétalien(1), on vous renvoie sur plusieurs répliques navrantes, même lassantes tant elles sont systématiques.

La première, la plus légitime, vous interroge sur les possibles carences, l'équilibre de vos repas. S'il est vrai que certains nutriments sont faciles à trouver dans la viande, il faut savoir qu'ils sont tous possibles à trouver autrement. On peut faire quelques efforts particuliers concernant les vitamines D (le soleil) et B12 (qui n'est pas produite par les animaux, quoi qu'on raconte), quitte à prendre des compléments (ceux qu'on aurait donnés aux animaux d'élevage). Mais au-delà de ça, un régime végétarien est souvent considéré comme plus sain.

2ème question : « Est-ce que tu manges des insectes ? » La plus naze, mais j'avoue l'avoir posée un temps, alors je respire à fond et je réponds : « Et toi, tu en manges des insectes ? » Je n’ai croisé personne mangeant régulièrement des insectes ces dernières années. Donc merci pour la question.

3ème question : « Mais les légumes, t'es certain qu'ils souffrent pas ? » Là, on sent l'adulte qui revient avec sa naïveté enfantine à se demander ce que ça fait si on arrache les ailes d'une mouche. Personne n'est capable de dire ce que ressentent les légumes. Mais en l'état actuel des connaissances, les animaux (vertébrés et quelques autres) ont tous en commun une partie du système nerveux qui alerte en cas de problème : le centre de la douleur. On peut éventuellement se poser la question pour ce qui est des éponges, mais non : je ne mange pas non plus d'éponges.

4ème question pour les plus geeks : « Et si on arrivait à faire de la viande chimiquement sans animaux, tu en mangerais ? » Heu... bueurk, pareil que pour les insectes !

Vient ensuite la recherche de tout ce qui peut être à la frontière entre les animaux et les végétaux, comme les bactéries et toutes sortes de microbes... bah... j'en respire comme tout le monde ! J'image que ça fait de moi quelqu'un de normal...

(1)Les végétaliens ne mangent aucun produit d'origine animale : viande, poisson, laitages, œufs, miel...

7. mars 2016

Alimentation de gauche

On se définit de plus en plus par ce qu'on mange. Au beurre ou à l'huile, végétarien, végétalien, carniste, crudivore, frugivore, granivore, merdivore, avec des choix alimentaires basés sur l'écologie, la culture, le pays, la religion... notre assiette parle un peu pour nous. Les plus érudits se rappelleront la commande de Sally au restaurant, devant les yeux médusés de Harry (en anglais).

Mais que mange donc un gauchiste ? Tout dépend quel gauchiste, car il n'y en a pas deux pareils. L'un des grands axes qui relient les gauchistes serait le refus de l'industrialisation à outrance, qui aurait pour conséquence :

  • la fermeture des petits producteurs ;
  • la perte de repères régionaux et du terroir, des produits spécifiques ;
  • la perte du goût des « vrais » aliments ;
  • une alimentation aux ingrédients toujours plus chimiques ;
  • l'augmentation des engrais chimiques et des pesticides ;
  • l'utilisation d'antibiotiques et d'hormones de croissance pour les animaux ;
  • la pollution des sols ;
  • la destruction des forêts primaires ;
  • l'intoxication des animaux marins ;
  • la production de végétaux et bientôt des viandes OGM ;
  • la propagation des OGM sur les cultures à ciel ouvert ;
  • la souffrance animale (élevage, abattoirs) ;
  • etc. !

La liste est très longue et chacun peut se situer au milieu de tout ça, considérant qu'un gauchiste n'est pas toujours pauvre, qu'il peut être attaché à certaines habitudes alimentaires, qu'il sait ou non cuisiner, etc.

Pour mon cas personnel, je suis avant tout sensible à ne pas être une proie de l'industrie qui mange n'importe quoi, et ne pas faire souffrir les animaux. Je me retrouve aussi parfois en contradiction avec mes habitudes alimentaires. Mais Rome ne s'est pas faite en 1 jours. J'aurai l'occasion de revenir en détail sur ces aspects.

Donc en gros :

  • J'ai arrêté la viande et le miel (le miel ? pourquoi le miel ?),
  • J'ai drastiquement réduit les laitages (restent : biscuits, chocolat, viennoiseries),
  • Je mange encore des œufs pour le moment (exclusivement BIO),
  • Je surveille autant que je peux l'impact écologique de mes aliments (huile de palme, transport par avion...).

Si je ne mange pas chez moi, je suis seulement un végétarien (le temps que les potes s'habituent).

Il y a quelques temps, j'ai dit au serveur d'un restaurant :
– Je ne mange ni viande ni poisson, vous avez quoi ?
– Ah bon ? Mais alors, vous mangez quoi ?

Dur de croire que la bouffe était son métier !

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